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Le salaire de la peur

Écrire une chronique aux deux semaines n’est pas chose simple pour moi. Non pas que j’aie de la difficulté à écrire ; je m’en tire plutôt bien de ce côté-là. Ce n’est pas non plus le manque de sujets qui pourraient intéresser les lecteurs ; au contraire, il y a tellement de choses à dire que, parfois, je ne sais plus par quel bout commencer. Ce sont les réflexions qui me traversaient l’esprit en m’installant devant mon ordinateur…

Et puis, en laissant les images défiler librement dans mon cerveau, j’ai vu, comme un film qui passerait en boucle, les images des manifestations quotidiennes que nous renvoie la télévision. On manifeste au Bahreïn, au Chili, en Égypte, en France (mais là, c’est la police qui est dans la rue !), au Québec, en Syrie, en Tunisie, et j’en passe. Manifestations pacifiques, manifestations violentes, police, armée, véhicules en feu, il faut croire que désormais, printemps rime avec contestation.

 

Et puis, le film continue à défiler et je revois un grand classique du cinéma de suspense qui m’avait profondément marqué à l’adolescence : « Le salaire de la peur ». Tourné en 1952, il raconte l’histoire, en Amérique centrale, de quatre aventuriers qui acceptent, contre une grosse somme d’argent, de conduire deux camions chargés de nitroglycérine sur des pistes défoncées dans le but d’éteindre un feu dans un puits de pétrole. Le voyage s’avère long et très dangereux… Le héros, incarné par Yves Montand, y parviendra, malgré tous les obstacles.

 

À l’époque, j’avais été impressionné autant par l’intrigue et le jeu des acteurs que par la découverte que la nitroglycérine pouvait par son souffle, éteindre le feu d’un puits de pétrole, en explosant.

C’est l’heure des nouvelles à la télévision. Je lève la tête et je vois encore des manifestations : Manama, Santiago, Le Caire, Paris, Montréal, Homs, Tunis, j’entends des commentaires sur l’impasse entre les positions de chaque camp. Le feu s’éteindra-t-il de lui-même ou faudra-t-il un souffle immense pour mettre fin à l’incendie printanier ? Mais, surtout, d’où viendra le grand souffle pacificateur et qui en sera le porteur ?

Patrice Rodriguez

coordination@parole-dexclues.ca

26 avril 2012

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