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Un homme de 74 ans atteint le sommet du Kilimandjaro

À 74 ans, un homme de Montréal-Nord a atteint le sommet du mont Kilimandjaro à pied. Georges Galarneau a grimpé les 5895 mètres de la plus haute montagne d’Afrique alors que presque toutes les compagnies d’excursion refusaient de le guider.

«Je ne pensais pas que les gens avaient autant de préjugés avec les chiffres, car pour moi, l’âge n’est rien d’autre que des chiffres», philosophe cet ancien marathonien.

Malgré les protestations de ses guides, le septuagénaire a poussé l’audace jusqu’à atteindre la cime du pic Uhuru, un endroit peu visité par les amateurs. Sans s’arrêter pendant près de 21 heures, il a continué à marcher alors que de plus jeunes tournaient les talons, en raison du mal de l’altitude.

Priorité santé
Depuis qu’il a 17 ans, M. Galarneau s’entraîne cinq fois par semaine. Pour lui, la bonne forme physique est une priorité.

«J’aime ça et ça fait partie de ma vie, explique-t-il. Je fais ça pour ne pas me lever mal en point le matin.»

Avec sa santé de fer, l’homme a déjà entrepris d’escalader le mont Everest alors qu’il était âgé de 72 ans. La mauvaise météo l’avait toutefois contraint à réviser ses plans. Il ne s’est toutefois pas laissé abattre. En septembre dernier, c’est au mont Kilimandjaro qu’il a décidé de s’attaquer.

Pour se préparer, il a monté 225 marches par jour et fait l’ascension de plusieurs monts chargé d’un sac à dos d’une dizaine de kilogrammes. Sa forme physique n’était pas le principal obstacle entre le vieil homme et la montagne.

M. Galarneau a mis beaucoup de temps avant de trouver des guides qui accepteraient de conduire une personne de plus de 60 ans au sommet de l’Afrique. L’aventurier n’était toutefois pas au bout de ses peines avec l’industrie du tourisme.

En raison d’une grève chez Air France, le septuagénaire est arrivé au petit matin, le jour même de son départ vers le sommet.

Avec trois autres aventuriers, il a alors commencé à grimper, accompagné d’un guide, d’un cuisinier et de dix porteurs. Pendant huit jours, ils ont marché de 6 à 10 heures vers le sommet.

Même quand il part à l’aventure, M. Galarneau aime bien son confort. Il s’était donc amené une tente-toilette portative.

Chaque fois que le groupe prenait une pause, le vieil homme faisait des étirements plutôt que de s’asseoir comme ses complices. Il estime que c’est d’ailleurs ce qui lui a permis de ne pas être courbaturé à son retour sur la terre ferme.

«Lorsque nous avons atteint environ 4600 mètres, il y a une fille qui a commencé à vomir et elle a été obligée de retourner. J’en ai vu beaucoup qui n’étaient plus capables de respirer. Pourtant, je ne sentais rien», s’étonne M. Galarneau.

Alors que plusieurs grimpeurs retournaient vers le camp de base, Georges Galarneau continuait à monter vers le sommet.
Alors que plusieurs grimpeurs retournaient vers le camp de base, Georges Galarneau continuait à monter vers le sommet.

Toujours plus haut
Au cours de la dernière journée du périple, la température a descendu à -20°C. Pendant environ neuf heures, M. Galarneau n’a rien pu boire ou manger parce que son eau était gelée et que ses barres tendres étaient dures comme de la brique.

Arrivé au premier sommet, le septuagénaire a remarqué que quelques personnes continuaient à marcher vers un autre sentier. Après avoir questionné ses guides sur leur destination, il a appris que le véritable sommet était à quelque 1200 mètres plus loin.

«Je me suis dit que je ne m’étais pas entraîné pour tourner les talons si près du sommet. Même si mes guides essayaient de me convaincre que c’est trop difficile, j’étais convaincu que je pourrais y arriver. J’ai quand même eu des doutes en voyant tous les gens redescendre, alors j’ai fait le vide autour de moi.»

La dernière portion de l’expédition aura duré environ cinq heures, mais le jeu en valait la chandelle.

«J’ai eu encore plus de plaisir que lorsque je terminais un marathon, explique M. Galarneau. C’est difficile à décrire. En haut, je ne réalisais pas à quel point ce que j’avais fait est difficile.»

Ce n’est qu’à son retour que l’homme a pris conscience à quel point son exploit est exceptionnel.

«Les groupes de guides venaient me voir pour se faire prendre en photo avec moi. Ils disaient que j’étais le plus vieux à s’être rendu au sommet. J’étais une vedette et ils ont fait une fête pour moi.»

Le record
M. Galarneau n’est pas la plus vieille personne à atteindre le sommet du Kilimandjaro. À l’âge de 85 ans, le Suisse Martin Kafer a atteint le sommet du pic Uhuru, le 1er octobre 2012. Il a ainsi battu le record mondial détenu par l’Américain Richard Byerley, 84 ans, qui avait atteint le sommet en 2011.

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Georges Galarneau, au sommet du pic Uhuru à 5895 mètres d’altitude.

 

 

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