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La police de Montréal-Nord «préoccupée» mais pas abattue

Photo: Archives TC Media

Les policiers de Montréal-Nord sont «préoccupés» par l’agression récente d’un résident par trois suspects qui l’auraient confondu avec un agent du SPVM. Réagissant pour la première fois à cet incident, Jonathan Martel, commandant du poste de quartier 39, se dit «touché» par les événements qui se succèdent depuis la mort de Bony Jean-Pierre à la suite d’une intervention policière.

«Voulait-on viser un policier ? La question me préoccupe et beaucoup de mes agents veulent savoir et comprendre le mobile de cette agression physique inacceptable», indique le commandant Martel, en poste depuis septembre 2015, au sujet de cette attaque survenue le 3 mai au soir.

Alors que trois suspects ont été arrêtés trois jours après le tabassage d’un citoyen dans un dépanneur de la rue Pascal, située dans le quartier nord-est de l’arrondissement, un secteur défavorisé et réputé difficile, l’enquête suit son cours, affirme M. Martel.

Ce dernier «n’écarte pas» l’hypothèse d’une intimidation envers son équipe, mais refuse de s’alarmer.

«Nous sommes curieux de savoir, mais le moral n’est pas affecté», explique-t-il, confiant que ce dossier est entre les mains d’une autre section du SPVM qui refuse quant à lui de commenter ce sujet.

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Le 31 mars 2016, Bony Jean-Pierre a été touché par une balle de plastique avant de décéder quelques jours plus tard.

«La confiance n’est pas ébranlée»
Cet incident met une nouvelle fois la lumière sur Montréal-Nord, plus d’un mois après une intervention policière qui a conduit au décès de Bony Jean-Pierre, touché par le tir d’un membre du Groupe tactique d’intervention, présent sur la rue Arthur Chevrier à l’occasion d’une opération anti-drogue qui a conduit à l’arrestation d’une dizaine de personnes.

Le 6 avril, à la suite d’une manifestation pacifiste pour dénoncer la mort de cet homme de 46 ans d’origine haïtienne, plusieurs actes de vandalisme ont frappé l’arrondissement. Une multitude de faits qui ont «touché» Jonathan Martel et son équipe.

«On a tous à cœur l’arrondissement et on veut que les gens se sentent en sécurité. Beaucoup se posent des questions et veulent des réponses. Même chez nous. C’est humain et normal, je les comprends», indique-t-il avant d’affirmer que le dialogue n’est pas rompu entre les policiers, organismes et citoyens.

«Depuis 2008 (et le décès de Fredy Villanueva), nous avons développé des liens significatifs qui nous permettent d’avancer, d’aller de l’avant avec la communauté, clame le successeur de Martial Mallette. Depuis la mort de M. Bony, nous avons fait le tour de l’arrondissement et j’ai parlé en interne à mon équipe. La confiance n’est pas ébranlée.»

La Fraternité estime totalement intolérable toute forme d’intimidation dirigée vers ses membres, à plus forte raison si des citoyens en font les frais.»
La Fraternité des policiers et policières de Montréal

«Pas de peur»
Pour prouver l’envie de ses agents de sillonner au quotidien l’arrondissement, le patron du pdq 39 évoque ses patrouilleurs à pied.

«C’est le meilleur exemple. Ils auraient pu manifester leur crainte, vouloir se retirer. Au contraire, ils veulent continuer et rencontrer la population. Nous n’avons aucunement peur», reprend-il, ajoutant «qu’aucune intimidation» n’avait été formulée envers des membres de son équipe ces dernières semaines.


«Montréal-Nord n’est pas une zone interdite»

Le commandant Martel dément fermement la mise en place d’une «zone de non-droit» à Montréal-Nord par la direction du SPVM, une information rapportée par La Presse au mois d’avril, qui obligerait notamment l’escouade Éclipse (un groupe qui lutte contre la criminalité violente sur l’île) d’éviter les frontières de l’arrondissement.

«C’est faux, j’ai des échanges au quotidien avec le commandant du groupe Éclipse. Aucune demande dans ce sens n’a été faite et des arrestations peuvent se faire dans Montréal-Nord. Il n’a jamais eu de zones interdites à Montréal-Nord sous mes ordres. Au contraire, nous voulons une ouverture et travaillons toujours en collaboration avec nos partenaires du milieu.»

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