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«Ça passe ou ça casse» pour le Domaine Souffle de vie en 2017

Photo: Photo: Gracieuseté

Le «Domaine Souffle de vie» de Senneville, le seul vigneron de l’île de Montréal, arrive à la croisée des chemins cette année. Le propriétaire, Philippe Druelle, veut pouvoir bâtir son chai, le lieu où se déroule la vinification et obtenir son permis d’exploitation. Si tout va bien, il espère pouvoir réaliser ses premières ventes d’ici un an à un an et demi.

Commencée en 2013 avec la plantation de 9500 vignerons, l’exploitation du vignoble a connu sa première véritable récolte en 2015 alors que deux tonnes de raisins ont été amassées, permettant la création de 2000 bouteilles.

Prévoyant obtenir de 1800 à 2000 fioles avec le raisin récolté en 2016, Druelle vise à faire de 8000 à 9000 bouteilles avec le raisin qui sera récolté aux vendanges de 2017.

À terme, M. Druelle prévoit faire du merlot, du pinot noir, du chardonnay, du chenin blanc, du vin pétillant rosé et du vin rosé. Ce dernier affirme avoir aussi planté des variétés locales comme du saint-pépins, des petites perles ou de la marquette.

«Pour l’instant, on a fait des essais sur le vin rouge, le vin blanc, sur le pétillant rosé et le vin rosé. On a goûté ce qu’on a préparé et les différents tests que nous avons sont vraiment délicieux. On a identifié exactement ce qu’on veut obtenir l’année prochaine. On pense obtenir le permis dans le courant de cette année», indique M. Druelle.

Selon lui, le domaine de 27 hectares est propice à ce type de culture puisqu’il est situé sur un petit plateau par rapport au lac des Deux-Montagnes. M. Druelle se dit fier du fait que ses terrains, d’une ancienne ferme agricole biologique, ont toujours été exempts de produits chimiques.

Mythe
Contacté par TC Media, le président de l’Association des vignerons du Québec (AVQ), Yvan Quirion, souligne que, contrairement à la croyance populaire, le climat québécois, particulièrement celui du sud du Québec, ne pose pas problème pour la viticulture, notamment grâce à un nombre approprié de «degrés-jours».

Cette mesure est utilisée pour calculer l’accumulation de chaleur nécessaire au développement biologique de diverses plantes sur une période de temps.

«On a des hivers froids, mais on a développé des techniques comme des vignes résistantes au froid. Le vignoble québécois est aussi long que le vignoble français du nord au sud. Dans le sud du Québec, on a de 1250 à 1550 degrés/jours. C’est suffisant pour planter les cépages comme le pinot noir, le merlot», précise-t-il.

Loi 88
L’aventure de M. Druelle va bénéficier d’un coup de pouce additionnel alors que Québec a adopté la Loi 88 en mai. Cette législation permet notamment aux producteurs de vendre leurs produits directement dans leur vignoble, sans passer par la Société des alcools du Québec (SAQ).

Il souhaiterait également voir Québec aller plus loin et permette aux vignerons d’effectuer une deuxième distillation de leurs produits.

«Par exemple, quand on veut faire de la grappa, c’est fait à partir du mou du raisin qui a fait votre vin. C’est comme si on faisait une deuxième production à partir de la même quantité de raisin. C’est quelque chose qu’il va falloir que le gouvernement envisage. Dans beaucoup de pays, les gens peuvent très bien distiller et ça augmente leurs revenus», explique-t-il.

Le Domaine Souffle de vie exploite aussi une écurie qui compte 26 chevaux de dressage, également une première sur l’Île de Montréal. De plus, la ferme située sur le Domaine produit des légumes biologiques, dont l’asperge et plusieurs variétés d’ail et de baies.

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