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Projet de 400 logements et un éco-campus: des propriétaires d’un terrain de 14 hectares disent non

Terrain vague pour construction résidentiel à Saint-Anne de Bellevue au coin des rues Gareau et Daoust. Photo: Isabelle Bergeron/TC Media

Le projet de construction de 400 logements de type maisons en rangée et multiplex et d’un éco-campus à Sainte-Anne-de-Bellevue pourrait être contrecarré alors que les propriétaires d’une portion du territoire visé rejettent en bloc le plan de la Ville qu’ils jugent non-rentable. Ils réclament l’adoption de leur propre mouture du projet sur leur terrain de 14 hectares.

Alors que le programme particulier d’urbanisme (PPU) sur le projet de la Ville doit être adopté au printemps, trois promoteurs possédant une partie du terrain visé, sous la bannière de la société «Développement Immobilier Sainte-Anne-de-Bellevue» (DISAB), reviennent à la charge avec leur plan de construire 140 maisons unifamiliales sur leur propriété, un plan qui avait été rejeté en 2013.

Un document obtenu jeudi dernier par TC Media sous embargo, les trois promoteurs, Les Habitations Sylvain Ménard, Les Habitations Raymond Allard et Construction Jean-Houde, jugent le projet de la Ville «en complète discontinuité du tissu urbain limitrophe», car le secteur nord de Sainte-Anne-de-Bellevue ne comporte que des maisons unifamiliales en ce moment.

Cet imbroglio arrive à un bien mauvais moment pour Sainte-Anne-de-Bellevue.

En effet, l’arrivée de nouveaux logements à la suite du PPU devait procurer à la municipalité un afflux de deniers publics significatif au moment même où elle cherche des stratégies à moyen et long-terme pour compenser la perte de revenus de taxes découlant du transfert de la gestion de l’Hôpital Sainte-Anne pour anciens-combattants du gouvernement fédéral au provincial.

Un projet de 2013
La DISAB somme la Ville d’accepter le projet immobilier qu’elle avait d’abord présenté en 2013 après avoir fait l’achat du terrain, un plan qui avait été rejeté par le conseil municipal à la suite de l’élection de la même année.

La proposition des propriétaires offre, selon eux, «un milieu de vie de qualité et des résidences s’intégrant respectueusement au secteur environnant» et qui miserait «sur la protection des réels milieux d’intérêt reconnus avec 1,4 hectare affecté à des fins de parcs et espaces verts».

Les propriétaires somment désormais la Ville de choisir entre leur mouture du projet ou d’acheter en bonne et due forme les terrains visés pour la somme de 30 M$.

Ce montant comprend la valeur du terrain, évaluée selon les propriétaires à 10 M$, ainsi qu’une somme compensatoire de 20 M$ pour couvrir «le préjudice qui résulte de cette opération, notamment les frais encourus et les pertes de revenus».

Les propriétaires jugent qu’un montant de 30 M$ à assumer par la Ville ferait augmenter le compte de taxes des citoyens de 54 % au cours des 20 prochaines années.

Hawa ne bronche pas
En entrevue à TC Media, la mairesse de Sainte-Anne-de-Bellevue, Paola Hawa, a expliqué qu’après avoir fait une analyse d’impact économique, la Ville avait trouvé son projet de développement et d’éco-campus rentable.

«Nous savons que le mix que nous proposons est le meilleur à long-terme pour la Ville et les citoyens», souligne-t-elle.

Quant aux demandes du DISAB, Mme Hawa a affirmé jeudi qu’il ne faisait pas partie des plans de la Ville d’acheter le terrain.

Le plan de développement proposé par Sainte-Anne-de-Bellevue vise une superficie de 231 hectares dont 118 réservés pour la conservation.

Afin d’informer le public de ses requêtes, la DISAB a créé un site web, accessible au www.choisirsadb.com. Une carte contenant de l’information sur cet enjeu devait également être livrée à toutes les portes de la Ville au courant de la semaine.

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