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Cap Nature, un projet profitable ?

Photo: François Lemieux/TC Media

Les revenus de taxes liées au projet Cap Nature, dans Pierrefonds-Ouest, risqueraient d’être nuls au bout de 10 ans avec la hausse de la facture d’entretien des nouvelles infrastructures urbaines. Voilà la conclusion d’une étude économique de l’UQÀM rendue publique jeudi.

«Lorsqu’on tient compte des impacts indirects, comme la valeur écologique, des coûts externes qui ne sont pas facilement comptabilisés, si on additionne ça aux coûts d’entretien annuels, je ne serais pas surpris que l’avantage fiscal positif ne puisse pas dépasser 10 ans», confirme le chercheur doctoral de l’UQÀM qui a réalisé l’étude, Juste Rajaonson.

Avouant lui-même que son étude est non-exhaustive, non-définitive et qu’elle présente des résultats partiels, ses données sont basées sur des estimations datant d’aussi loin que 1992, dont des données de 2010 pour les prix pour la construction de nouvelles voies.

Les frais liés à l’installation d’un réseau électrique sont calculés à partir d’informations d’Hydro-Québec en 2013 alors que les coûts d’entretien des voies pavées sont basés sur des chiffres de la Ville de Montréal de 2014.

L’Analyse des contraintes, coûts et impacts d’un éventuel projet immobilier dans le secteur Pierrefonds-Ouest/L’Anse à l’Orme a été réalisée pour le compte du groupe citoyen Sauvons l’Anse-à-l’Orme.

Torchon
«Cette étude est un torchon, c’est décevant», a lancé le lobbyiste David Cliche, porte-parole des promoteurs du projet. Il déplore que le chercheur ait basé son analyse sur le plan d’urbanisme de 2007, un document qui ne serait plus à jour.

«Dans une analyse de rentabilité, on a normalement des coûts et des revenus. Mais le chercheur ne présente pas de revenus. Sur quoi se basent-ils pour affirmer que les revenus fiscaux dureront seulement 10 ans», fustige-t-il.

Par ailleurs, le lobbyiste juge que M. Rajaonson fait erreur en imputant à la Ville les coûts d’infrastructure tels le réseau d’aqueduc, les rues et l’alimentation des milieux humides, dont les deux tiers seront plutôt à la charge des promoteurs.

Effets négatifs
Les étudiants du seul cégep francophone de l’Ouest-de-l’Île ont réitéré leur opposition au projet Cap Nature.

«Cette étude fait état des coûts économiques, sociaux et environnementaux qui devront être assumés par les générations futures. Ce type de projet d’étalement urbain ne fait qu’accroître les inégalités au sein de notre société et ne tient pas compte de l’intérêt public», indique dans un communiqué le président de l’Association générale des étudiantes et étudiants du Cégep Gérald-Godin (AGEECGG), Jean-François Bigras.

Porte-parole de Sauvons l’Anse-à-l’Orme, Sue Stacho est également d’avis que le projet aura des effets négatifs tant au plan environnemental qu’économique pour les résidents de Pierrefonds.

«La perte d’une autre zone humide pour un gain à court terme ne s’inscrit pas dans un développement durable», fait-elle savoir, également par voie de communiqué.

Deux consultations publiques doivent se tenir sur le développement immobilier dans Pierrefonds-Ouest au cours des prochains mois.

Le projet Cap Nature prévoit la construction de 5500 logements sur un territoire de 185 hectares.

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