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Nettoyeurs et décontamineurs à pied d’œuvre

Un employé d'Aqua-Vac utilise un jet de glace sèche pour «sabler» le bois chez une cliente de L'Île-Bizard. Photo: Patrick Sicotte/TC Media

Alors que le Service de sécurité incendie de Montréal (SIIM) évalue à 36 le nombre de résidences toujours trop insalubres pour être habitées dans l’agglomération de Montréal, de nombreux résidents de l’Ouest-de-l’Île en sont présentement à nettoyer et décontaminer leurs demeures à la suite des récentes inondations.

Stephanie Kulisz-Mclean, qui habite la rue Jean-Yves à L’Île-Bizard, ne pourra réintégrer sa maison que dans deux semaines. Un entrepreneur y travaillait à «sabler» le bois du sous-sol au jet de glace sèche lors du passage de TC Media, le 2 juin.

«On a hâte de revenir. On est partis depuis le 7 mai. C’est tellement dur. On souffre du stress. À chaque fois qu’on entend de l’eau, ça nous rend nerveux. Ma fille de deux ans ne veut plus prendre de bain», indique-t-elle.

Son mari, Ross Mclean estime que la crue des eaux leur a coûté plus de 45 000 $ jusqu’à maintenant, dont 10 000 $ en frais de nettoyage.

L’entrepreneur Aqua-Vac devait, à la suite du sablage effectué vendredi, laisser retomber la poussière toute la fin de semaine avant de revenir lundi effectuer une aspiration complète high efficiency particulate air (HEPA), qui implique une filtration de l’air à 99,9% pour les spores, les bactéries, les moisissures.

«Le principe, c’est de ramasser tout», explique Patrick Dallaire, un employé d’Aqua-Vac, firme qui a d’ailleurs été engagée pour quatre contrats similaires sur la rue Jean-Yves. On travaille pas mal à l’année, mais depuis les inondations, on est en manque de main-d’œuvre, on recrute énormément et on est partout. On a énormément d’ouvrage».

Certains résidents devront attendre longtemps avant de voir leur maison retrouver son aspect normal. Également résident de la rue Jean-Yves, Leslie-Alan Hughes n’a pu faire jusqu’ici que des travaux de démolition.

«Tous les entrepreneurs que j’ai contactés ne veulent rien faire avant le mois d’août. L’humidité est toujours trop élevée. On est à 80 % en ce moment le matin. Je dois fermer le déshumidificateur le soir parce qu’il fait trop de bruit pour dormir. Ça veut dire qu’il y a toujours de l’humidité dans le ciment. J’ai enlevé tout l’isolant et 95 % du bois de la maison», raconte-t-il.

Ce dernier estime d’ailleurs les dommages subis à entre 40 000 $ à 95 000 $.

Nettoyeurs et décontamineurs
Deux catégories d’entrepreneurs sont disponibles pour les sinistrés désirant nettoyer les dégâts causés par une inondation: les compagnies d’après-sinistre, ou nettoyeurs et les décontamineurs.

Le service d’après-sinistre consiste déshumidifier et de faire sécher et enlever les matériaux mouillés alors que la décontamination permet d’enlever la moisissure et décontamination qui se sont développés à cause de l’eau.

Aqua-Vac offre les deux types de service. Mais, M. Dallaire croit que souvent, des compagnies d’après-sinistre vont «tourner les coins ronds» et ne «font pas nécessairement la job qu’il faut faire pour remédier au problème».

Le propriétaire, Jean Cloutier, estime d’ailleurs qu’Aqua-Vac obtiendrait une quinzaine de contrats par année en raison de travaux mal effectués par d’autres firmes.

«Les gens d’après-sinistre enlèvent le nécessaire, mais il y en a souvent plus à enlever. Cette année, on a des contrats d’après-sinistre. Mais dans deux ou trois ans, on va avoir des travaux de décontamination à faire dans des maisons où les travaux auront été mal faits. Ça aura eu le temps de pousser», souligne M. Dallaire.

Expert indépendant
Avant d’opter pour un nettoyeur ou un décontamineur pour faire les travaux, l’Association des microbiologistes du Québec (AMQ) suggère à la population de faire appel à un expert indépendant reconnu officiellement pour obtenir un diagnostic de la situation.

«Si des échantillons doivent être prélevés, assurez-vous qu’ils soient analysés par un microbiologiste dans un laboratoire accrédité par le Programme d’accréditation des laboratoires d’analyse (PALA) », peut-on lire sur le site de l’AMQ.

L’association suggère également de demander au moins trois soumissions à des entrepreneurs indépendants du professionnel qui a fait l’évaluation initiale.

Il est aussi recommandé de vérifier si l’entrepreneur possède une licence valide de la Régie du bâtiment du Québec.

Il pourrait être utile, selon l’AMQ, de vérifier auprès de l’Office de la protection du consommateur du Québec s’il y a déjà eu des plaintes contre l’entrepreneur dans le passé.

Il serait important de faire inspecter le domicile par un microbiologiste une fois les travaux terminés pour s’assurer que le problème est bel et bien résolu. Cette inspection ne devrait pas être effectuée par l’entrepreneur qui a fait les travaux.

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