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Du pain sur la planche

Photo: Photo: Gracieuseté

Le besoin d’obtenir davantage de financement, le défi posé par la légalisation imminente du cannabis et la nécessité de s’adapter à la réalité des nouveaux arrivants sont autant de dossiers chauds qu’aura à gérer la nouvelle directrice de l’organisme les Amis de la santé mentale, Johann Bourbonnais.

Ancienne enseignante en psychoéducation, en plus d’avoir œuvré au sein du Mouvement santé mentale Québec, un regroupement d’organismes communautaires ayant un mandat de promotion et prévention, Mme Bourbonnais prend la relève de Beverly Hanck, qui était directrice depuis plus de deux ans.

«J’ai travaillé beaucoup avec tout ce qui est gestion du changement et adaptation à des contextes déstabilisants, mais aussi en développement international, à préparer les gens à partir. J’ai fait des bilans-retour avec des sessions en post-traumatisme. J’ai touché à tout ce concernait les gens qui assistent d’autres à faire des changements difficiles», indique-t-elle.

Mme Bourbonnais désire notamment voir l’organisme, qui offre une panoplie de services aux proches et aux familles des gens souffrant de troubles de santé mentaux, être mieux connu des communautés culturelles et des nouveaux arrivants.

«On offre 70% de nos services en anglais. Je voudrais augmenter la proportion de francophones aidés pour que ça soit plus équilibré. J’aimerais aussi que l’organisme ait plus d’activités de répit. En ce moment, elles sont de courte durée. Il faut élargir un peu la base de donateurs pour en avoir plus. Ça serait bien si on avait aussi un côté plus en ligne», explique-t-elle.

Services
L’organisme offre du counseling psychosocial individuel, de famille ou de couple, des formations sur les problématiques, les troubles de santé mentaux spécifiques. Des formations sont aussi données pour aider les proches qui sont presque épuisés.

Des groupes de soutien pour différentes problématiques sont offerts, mais aussi de l’appui pour les problèmes juridiques comme de l’aide à la rédaction de documents légaux.

L’organisme propose aussi des groupes pour jeunes tel un camp d’été de quatre jours pour jeunes de 7 à 12 ans et des rencontres avec les grands-parents.

Notons que l’organisme offre des services aux proches des gens souffrant de troubles de santé mentaux diagnostiqués ou non. Mme Bourbonnais veut aussi développer les services à distance.

«Il faut qu’on puisse trouver une façon sécuritaire d’offrir des consultations et des ateliers à distance pour les journées où il ne fait pas beau. Tout le volet des nouvelles technologies est à explorer. On n’a pas pu le faire jusqu’ici parce qu’on n’avait pas les ressources», indique-t-elle.

Nouveaux défis
De plus en plus, l’organisme doit s’adapter aux nouveaux arrivants, qui ont souvent de la difficulté à s’exprimer en français ou en anglais ou qui ont une mentalité différente par rapport aux troubles de santé mentale.

«Si on veut élargir notre base de familles, il faut penser que peut-être que certains valorisent moins la parole que dans notre culture. Je veux qu’on développe des approches utilisant davantage le non verbal comme le théâtre, la musicothérapie ou peut-être des approches japonaises d’expression corporelle, de mouvement authentique», fait-elle valoir.

La nouvelle directrice croit également que l’organisme pourrait tenter d’élargir sa base de conseillers et y inclure des intervenants qui parlent d’autres langues, notamment l’Arabe pour accommoder les nombreux arrivants en provenance de Syrie.

Marijuana
Le gouvernement fédéral légalisera l’usage récréatif de la marijuana dès cet été. Mme Bourbonnais appréhende des problèmes en raison de l’augmentation probable du pourcentage de jeunes entre 15 et 25 ans qui vont être en mesure de consommer.

«Ces gens se retrouvent plus à risque de développer une schizophrénie ou des psychoses. Ça va toucher notre clientèle: les familles et les proches de ces gens. Qu’est-ce qu’on peut faire pour mieux les sensibiliser aux conséquences ? On va aller essayer de se jumeler avec un projet de recherche sur le sujet pour documenter le tout et appuyer les familles», précise-t-elle.

L’organisme Les Amis de la santé mentale a été fondé en 1981.

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