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Alzheimer: crise majeure à prévoir

Photo: Photo: Gracieuseté

Les experts prévoient que le nombre de personnes atteintes par la maladie d’Alzheimer doublera entre 2030 et 2050, ce qui posera de nouveaux défis. À l’occasion du mois de sensibilisation à cette maladie, TC Media a rencontré le spécialiste Judes Poirier.

Au Canada, 750 000 personnes souffrent en ce moment de la maladie d’Alzheimer ou de troubles de santé apparentés.
Directeur de la recherche sur le vieillissement et la maladie d’Alzheimer à l’Institut universitaire en santé mentale Douglas, à Verdun, Judes Poirier croit que le nombre de personnes atteintes est déjà une énorme problématique.

«En Occident, l’augmentation est très marquée parce qu’on vit de plus en plus longtemps. On n’a pas à s’inquiéter du futur. On devrait s’inquiéter du présent», indique-t-il.

Le nombre de places en centre d’hébergement et de soins de longue durée (CHSLD) est limité au Québec, ce qui pose problème selon le Dr Poirier. Par ailleurs, il déplore le manque de ressources et d’efforts en prévention et en recherche pour l’Alzheimer, au cours des dernières années.

La mortalité associée à l’Alzheimer a augmenté de 70 % entre 2000 et 2010 d’après ses statistiques, tandis que celle due aux accidents cardio-vasculaires (AVC) a diminué d’environ 20 %.

«D’un côté, on fume moins, on mange mieux, on a des médicaments pour le cholestérol et l’hypertension qui fonctionnent. Pour l’Alzheimer, on n’a rien: pas de traitement, de prévention ou de moyen de guérir. C’est souvent le lot des maladies de personnes âgées. C’est rarement une priorité», souligne-t-il.

Médicaments
Aucun nouveau médicament pour traiter l’Alzheimer n’a été approuvé depuis 2003. Les médicaments actuels ne font qu’atténuer les symptômes. Ils stimulent la mémoire, mais ne fonctionnent que deux ans, selon Dr Poirier.
Ce dernier avance que 265 médicaments expérimentaux ont été testés sans succès depuis 2003, des efforts qui auraient coûté plus de 6 G$.

«Le problème numéro un de la recherche, c’est que les animaux n’ont pas cette maladie. Ça crée d’énormes délais parce qu’on ne peut faire de tests sur animaux», explique-t-il.

Problèmes à venir
Le Dr. Poirier croit que le système finira forcément déborder et que le poids de cette maladie retombera sur les membres de la famille, qui sont souvent toujours au travail.

«Ça finit souvent par être les membres de la famille qui sont obligés de prendre des congés ou de partir en retraite plus tôt que prévu pour s’occuper d’un proche. Ça va avoir des impacts économiques directs», précise-t-il.

L’Ouest-de-l’Île devrait être particulièrement affecté par le vieillissement de la population, en raison de l’espérance de vie qui y serait plus élevée de neuf ans que dans l’est de Montréal.

«À partir de 65 ans, tous les cinq ans, on double notre risque d’être atteint d’Alzheimer. En moyenne on vit 80 ans au Québec. Dans l’Ouest-de-l’Île, on vit plus 90 ans ou même près de 95 ans. Ça quadruple le risque. C’est un drôle de problème, qui est lié au succès économique de l’Ouest-de-l’Île», souligne le Dr. Judes Poirier

S’il est impossible de prévenir directement l’Alzheimer, il est possible d’agir sur les réducteurs de risque reconnus, comme l’hypertension, le taux de cholestérol, l’obésité et le diabète.

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