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Faire le don de vie

Photo: François Lemieux/TC Media

Réjean Dupré, s’implique auprès de Transplant Québec depuis sa greffe du cœur, en 2001. Le résident de Pointe-Claire offre notamment des témoignages et des conférences. À l’occasion de la Semaine nationale du don d’organes et de tissus, il lance littéralement un cri du cœur, invitant la population à confirmer leur consentement.

«Le don d’organes, c’est le don de la vie. Moi j’ai vu ça comme un don du Bon Dieu. Ça m’a donné une deuxième vie. Je serais mort si je n’avais pas eu de donneur et une équipe pour s’occuper de moi», indique-t-il.

En juin 2000, M. Dupré subit un accident cardiovasculaire. On l’opère alors à une valve du cœur et on lui fait un pontage coronarien, mais les résultats ne sont pas au rendez-vous.

«Quelques mois plus tard, je suis allé en Martinique. J’avais de la difficulté à monter quatre marches de la plage à l’hôtel. Je n’avais pas de souffle ni de force. Tout ce que je voulais, c’était dormir. J’étais vivant, mais je ne vivais plus», se rappelle-t-il.

Le samedi 11 août 2001, M. Dupré reçoit une greffe du cœur à l’Hôpital Royal Victoria. Cette fois, les résultats sont probants.

«Ils m’ont laissé sortir de l’hôpital vendredi. Le lendemain, je faisais cuire des steaks sur le barbecue. Lundi matin, j’ai fait marcher mon chien jusqu’au coin de la rue, raconte-t-il. Il a fallu que je retourne à l’hôpital régulièrement. Mais j’ai pu recommencer à travailler et contribuer à la société».

Baisse importante
Si le nombre de personnes en attente d’une transplantation a baissé de près de 40 % depuis 2011 au Québec, des efforts restent à faire pour ce qui est de la sensibilisation, selon Transplant Québec, l’organisme qui coordonne le processus de don d’organes à travers la province.

Il existe plusieurs façons d’officialiser son consentement. On peut notamment signer l’endos de sa carte d’assurance-maladie en plus de s’inscrire à un registre.

En date du 31 mars, plus de 3 millions de Québécois étaient inscrits au registre de la Régie de l’assurance maladie du Québec (RAMQ) et 1,6 million au registre de la Chambre des notaires du Québec.

Informer ses proches de ses intentions représente une étape importante. Un refus familial peut faire annuler un don, même si le défunt est inscrit à un registre.

«Neuf personnes sur 10 se disent favorables au don d’organes au Québec. Mais au moment d’accepter, on tombe plus à 6 sur 10. Quand les familles savent les intentions, ça les soulage souvent parce qu’elles n’ont pas à prendre la décision», souligne le chef de service, enseignement et développement hospitalier chez Transplant Québec, Hughes Villeneuve.

Pour augmenter les dons, il suggère d’intensifier la formation du personnel et d’augmenter les comités de don d’organes dans les hôpitaux.

Exemple à suivre
L’Espagne est présentement le pays qui présente le taux de donneurs décédés le plus élevé avec un ratio de 47 %, en 2017. Au Québec, ce taux s’est chiffré à 21,7%.

L’Espagne a un régime de consentement présumé, qui fait en sorte que toute personne qui décède devient automatiquement un donneur potentiel, à moins d’avoir spécifiquement enregistré son désaccord. Les familles peuvent également refuser la procédure.

La clé du succès espagnol résiderait surtout dans les programmes hospitaliers en place, selon M. Villeneuve. La formation de médecins coordonnateurs en don d’organes y est notamment beaucoup plus poussée. L’Espagne a plus de 400 de ces médecins, alors que le Québec n’en compte que 10.

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