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Zachary Richard: l'oiseau rare

«On m’appelle fou de Bassan, mais j’suis pas si fou que ça […] De l’Ile Bonaventure jusqu’au Golfe du Mexico. Je suis celui qui plonge, le plus fou des oiseaux», chante-t-il sur son tout dernier album. Son vingtième en carrière, symbole du grand retour francophone en chanson de notre poète chéri à la plume imagée et aux riches mélodies. Un univers signé Zachary Richard, foisonnant de mots, d’histoires, de souvenirs et de sublimes métaphores.         

Après la sortie de son nouveau disque Le fou, fraichement lancé le 9 octobre dernier, l’étape de la tournée est maintenant venue pour Zachary Richard, qui entame une série de spectacles à travers la province. La grande rentrée montréalaise, qui a lieu ce vendredi 19 octobre à l’Astral, marque d’ailleurs le coup d’envoi de ce périple sur la route en formation musicale complète. Une occasion pour l’auteur-compositeur-interprète de renouer avec la scène et de retrouver son fidèle public à qui il réserve plusieurs nouvelles compositions, en plus de ses innombrables classiques, véritables joyaux légués en héritage à la chanson francophone au fil de son impressionnante carrière.              

Interrogé en premier lieu sur le temps qu’a nécessité la création de son dernier album, Zachary Richard y va comme suit: «Je ne sais jamais exactement quand le processus d’écriture commence, mais je sais quand il s’arrête. À un certain moment donné, je me dis qu’il y a assez de chansons pour faire un album et j’y vais», indique-t-il. «Cette fois, ça m’a pris au moins deux ans de travail. Sur les 26 chansons que j’ai composées, la moitié ont été mises de côté et on a conservé les 13 meilleures, nos préférées.» Or, comment s’y prend-il pour la sélection? N’est-ce pas crève-cœur de devoir retrancher ainsi une partie de ses propres compositions? «Non, ça devient évident», répond Zachary Richard avec aplomb.   

Lorsqu’on lui demande ensuite à laquelle des dimensions de son travail il préfère se consacrer: l’écriture ou la tournée, voici ce qu’il confie: «ce sont deux choses très différentes que j’apprécie pour des raisons différentes. La création est privilégiée pour moi, parce qu’elle provient de la tête et du cœur. La scène et le spectacle, c’est un autre métier! C’est très différent, plus immédiat et plus tribal; parce qu’on est toujours entouré de gens. Le bon côté de tout ça notamment, c’est que j’ai le plaisir de m’entretenir avec de sympathiques journalistes comme vous!», lance Zachary Richard, le sourire dans la voix.

Vérité, style et simplicité  

Questionné à propos de la méthode qu’il emploie pour composer ses chefs-d’œuvre, l’auteur-compositeur-interprète consent volontiers à en révéler les grandes lignes. «Ça fait 40 ans que je fais ce travail et, pour dire quelque chose, j’ai deux critères. D’abord le métier, qui m’oblige à écrire de la manière la plus élégante possible, en m’exprimant simplement, mais avec du style. Des phrases qui sonnent bien et sont attrayantes. Puis la vérité, qui est fondamentale en création. C’est important pour moi de dire des choses vraies, qui me touchent et, je l’espère, vont toucher les gens. La sincérité dans l’écriture, qui se trouve à être le reflet de ma vie pendant une certaine période de temps», explique-t-il. «Pour chanter des choses véritables, il faut enlever son intellect et sa conscience du processus, de façon à laisser le subconscient parler. C’est quand on a le cœur libre qu’on atteint la cible, peu importe où va la flèche. Chez moi, ça commence toujours avec une mélodie, qui devient une syllabe, un mot, puis une phase… Il y a quelque chose de spirituel, d’incompréhensible et de mystérieux dans la création. Je ne comprends pas encore comment faire venir l’inspiration, mais je suis à l’affut», assure Zachary Richard. Un oiseau rare à ne pas manquer à la salle Pauline-Julien vendredi prochain!              

 

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