On discute patrimoine à Pointe-Claire
En décembre, la Ville de Pointe-Claire a adopté un avis de motion sur le projet de citation d’un site du patrimoine. Selon la Loi sur le patrimoine culturel, l’adoption de cet avis doit être suivie d’une consultation publique afin de permettre au CCU de faire des recommandations au conseil municipal qui ensuite entérinera ou non le règlement.
Le site visé regroupe plusieurs institutions et couvre une bonne partie du village initial datant des années 1760. Parmi les bâtiments, on retrouve le moulin à vent, le couvent des Sœurs de la Congrégation de Notre-Dame, l’église Saint-Joachim, le presbytère et l’école Marguerite-Bourgeoys.
La majorité des citoyens qui ont pris la parole le 23 janvier étaient en faveur de la démarche. Ils ont affirmé l’importance de restaurer le moulin et d’identifier l’emplacement de l’ancien cimetière où reposent les corps de plus de 5000 ancêtres. La nécessité d’aider financièrement les propriétaires de bâtiments lors de rénovation a également été soulevée à plusieurs reprises.
Propriétaires peu enthousiastes
De son côté, la Fabrique de la paroisse Saint-Joachim, propriétaire de l’église et du presbytère, s’oppose à l’inclusion de sa propriété dans un site du patrimoine. «Depuis 300 ans, nous entretenons en collaboration avec les Sœurs de la Congrégation Notre-Dame et la Ville de Pointe-Claire le patrimoine auquel sont attachés les paroissiens. Il n’y a pas de risque de pertes. Pourquoi ce carcan supplémentaire alors que la Fabrique a toujours vu à sa sauvegarde?, a lancé le curé Alain Roy. Nous nous apprêtions à investir pour la réfection du toit et de la galerie du presbytère. Avec l’avis de motion, tout est gelé en ce qui concerne les procédures. Je suis d’accord avec la volonté de protéger le patrimoine, mais pas par ce règlement qui est trop contraignant.»
La Congrégation de Notre-Dame, également propriétaire d’un terrain, abonde dans le même sens. «Nous comprenons le désir de créer un site du patrimoine pour la Pointe-Claire, mais cette citation nous impose des contraintes administratives incluant de nouvelles procédures à suivre pour effectuer des réparations. Pour nous, ça veut dire que nous serons les seuls à assumer des coûts qui seront plus élevés parce que nous ferons partie d’un site du patrimoine», a partagé Sœur Francine Landreville, responsable de l’administration du couvent.
La Commission scolaire Marguerite-Bourgeoys, propriétaire de l’école, n’avait aucun représentant sur place.
D’autres recommandations
La Société pour la sauvegarde du patrimoine de Pointe-Claire accueille avec joie le projet de citation de ce site. «Il s’agit de l’un de nos souhaits les plus chers», a mentionné Claude Arsenault, président de la Société. Dans son mémoire, le regroupement énumère plusieurs recommandations, dont l’importance d’une bonne gestion du site en consultation avec les propriétaires des bâtiments et la Société ainsi que la création d’un conseil local du patrimoine indépendant du CCU.