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Un concierge agressé à son travail perd son emploi

Photo: Catherine Vaillancourt / TC Media

Un concierge de Dollard-des-Ormeaux déplore la perte de son contrat après avoir été possiblement menacé en mars par un copropriétaire de l’édifice où il travaillait. Mario Tiscione prétend être injustement traité par les administrateurs des Jardins des Sources, un immeuble de 24 condos du boulevard des Sources.

Le matin du 6 mars, l’homme de 53 ans aurait surpris un individu en entrant dans la salle des poubelles au fond du garage intérieur. «L’homme avait quelque chose dans les mains, un couteau ou un tournevis. Il a crié qu’il allait me tuer», se souvient M. Tiscione. Pris de peur, il aurait aussitôt contacté le 9-1-1 tout en entraînant son agresseur hors de l’ombre pour qu’il soit capté par les caméras de surveillance.

Tiscione aurait alors reconnu Niki Abrokwa-Ampadu, un homme de 37 ans qui louait un des condos au quatrième étage. L’individu aurait pris la fuite en voiture.

Le concierge a refusé de reprendre le travail, craignant pour sa sécurité. Depuis la présumée agression, M. Tiscione prend de nombreux médicaments, notamment des antidépresseurs pour son choc post-traumatique. Il aurait aussi de la difficulté à dormir, en plus de souffrir de pertes de mémoire et de sautes d’humeur.

Immigrant illégal
La police a finalement mis la main au collet du suspect le 24 avril à l’intersection des rues Salaberry et Lake. Niki Abrokwa-Ampadu fait face à des accusations de voies de fait. Remis en liberté sous caution, il doit à nouveau comparaître à la fin du mois.

Ses démêlées avec la justice ne s’arrêteraient pas là. Selon la police, il serait un immigrant illégal et l’Agence des services frontaliers serait à monter un dossier contre lui.

Fin de contrat
Mario Tiscione affirme n’avoir eu aucun soutien du syndicat des propriétaires de l’immeuble. Non seulement il aurait été agressé, mais en plus il n’a plus de revenus puisque son contrat a été résilié.

L’entente, qui arrivait à échéance à la fin du mois d’avril, a été coupée de près de la moitié. Depuis cinq ans, le concierge recevait 1100$ par mois pour le ménage et l’entretien. Or, la dernière offre n’était que de 750$ par mois. Aucune négociation n’aurait été possible lorsqu’insulté, M. Tiscione l’a refusée.

«C’est comme si c’est moi qui doit payer pour ce qui m’est arrivé! C’est comme s’ils ont quelque chose à cacher», dit-il.

Le syndicat a refusé les demandes d’entrevues de TC Media. C’est plutôt un avocat qui nous a contactés. Il a fait savoir que les administrateurs n’étaient plus satisfaits des services de Mario Tiscione, qu’il avait des problèmes de comportement et que certains copropriétaires en avaient même peur.

Des propos qui font contraste avec une lettre de recommandation rédigée il y a quelques mois à peine par les administrateurs de l’édifice à condos. Donald Simmons a écrit que «le syndicat est très content de sa performance depuis les cinq années à notre service et c’est sans hésiter que je peux le recommander ainsi que son personnel».

Poursuite
Tiscione songe maintenant à intenter une poursuite en diffamation contre ses anciens employeurs. Comme ceux-ci suggéreraient qu’il serait à l’origine de l’altercation, Mario Tiscione se sent trahi. Selon lui, sa réputation est entachée, ce qui pourrait compromettre l’octroi de contrats dans d’autres édifices à condos du secteur. Pourtant, il dit ne jamais avoir eu de problèmes auparavant.

Tiscione ne peut s’adresser aux Normes du travail puisqu’il est travailleur autonome. Il n’est pas assuré ni couvert par la CSST. En arrêt de travail depuis deux mois, ses problèmes financiers l’empêchent aussi de se remettre sur pied.

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