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Coupable de terrorisme, un ado obtient une peine de trois ans

Photo: François Lemieux/TC Media

Le jeune homme de l’Ouest-de-l’Île de 16 ans récemment reconnu coupable d’avoir dévalisé un dépanneur afin de financer un voyage en Syrie pour joindre les rangs de l’État islamique (EI) a évité mercredi une sentence pour adultes alors qu’on lui a accordé une peine de trois ans, la peine maximale pour un adolescent à la Chambre de la jeunesse à Montréal.

La sentence, qui est venue d’un commun accord entre la défense et la poursuite comprend 16 mois de détention en garde fermée et huit mois à purger dans la communauté. Le jeune homme qu’on ne peut identifier aura par la suite une probation de 12 mois et de sévères conditions à respecter.

Plusieurs évaluations effectuées par des experts, dont un rapport de psychiatre, de psychologue et de criminologue, sont venues influencer la décision de la juge Dominique Wilhelmy de ne pas accorder une peine pour adultes à l’accusé qui avait 15 ans au moment de commettre ses forfaits.

«Pour ce qui est de la sentence pour adultes, il n’en était pas question, le rapport prédécisionnel du criminologue jugeait que le jeune bénéficierait beaucoup plus de l’expertise présente en centre jeunesse. Deux spécialistes ne recommandaient pas la peine adulte et c’est pourquoi la cour n’en a pas fait la demande», indique-t-elle.

Me Wilhelmy a toutefois jugé que la perspective d’une peine d’emprisonnement pour adultes aurait pu influencer le jeune à mieux agir en centre jeunesse, une sorte de stratégie malsaine pour retrouver sa liberté.

Probation
À sa sortie de centre jeunesse dans 16 mois, le jeune homme devra respecter plusieurs conditions: ne pas troubler l’ordre public, résider chez ses parents, fréquenter l’école, ne pas changer d’adresse, ne pas posséder d’armes ni de téléavertisseur ou de téléphone cellulaire et de ne pas entrer en contact avec des personnes associées à des groupes terroristes.

@R:Il sera également confiné à un quadrilatère allant de la rue Sherbrooke au nord, au boulevard Pie-IX à l’est, la rue Hochelaga au sud et la rue Joliette à l’ouest.

Il ne pourra pas quitter le pays et devra continuer un suivi avec un imam ou un théologien, ainsi qu’avec un psychologue et suivre ses recommandations. Il ne devra pas utiliser un ordinateur sauf pour le travail et les études.

Avant d’utiliser un ordinateur, il devra l’apporter à la Gendarmerie royale du Canada (GRC) qui pourrait alors installer un dispositif de surveillance de son choix. Il n’aura pas l’autorisation d’utiliser les réseaux sociaux.

Inquiétudes
Dans son jugement, Me Dominique Wilhelmy a présenté ses inquiétudes par rapport au fait que le jeune accusé, qui est présentement en secondaire 5, entende fréquenter le cégep de Maisonneuve, qui aurait été fréquenté par de nombreux jeunes qui se sont radicalisés.

«La situation n’est pas à 100 % rétablie. Il ne faut pas se leurrer, le jeune homme est très intelligent. On n’est pas en mesure de déterminer le risque de récidive», avance-t-elle.

De son côté, l’avocat de la défense, Me Tiago Murias a mentionné que son client se sent soulagé.
« Il veut passer à autre chose. Il veut devenir un actif pour la société. Il a été victime d’une propagande absolument épouvantable», a-t-il précisé.

Le jeune accusé a été invité par Me Wilhelmy à parler devant la cour mais il a décliné l’offre.

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