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Écarté à l’Île-Bizard, affecté au même poste à Outremont

Photo: Photo:Jacques Pharand

Après avoir vu l’arrondissement de L’Île-Bizard-Sainte-Geneviève mettre fin à son mandat en 2015 comme directeur des Travaux publics pour avoir autorisé des paiements de frais de déplacement fictifs à ses employés, André Brideau vient de récupérer le même poste… à Outremont.

C’est la Ville de Montréal qui a demandé à  M. Brideau, un employé de la Ville, de remplacer le directeur sortant, Hadi Hakim, nouvellement affecté au Service de la performance organisationnelle à la ville-centre. Les élus d’Outremont ont par la suite entériné cette décision.

M. Brideau travaillait à L’Île-Bizard – Sainte-Geneviève depuis 2003 lorsqu’un rapport d’enquête du contrôleur général de la Ville de Montréal a dévoilé en 2015 que l’arrondissement a payé pendant près de quatre ans des déplacements fictifs à trois de ses employés, qui auraient coûté au total 15 640$ aux contribuables.

Ce stratagème a été instauré en 2011 à la suite du retrait de camionnettes à trois contremaîtres lors de leurs périodes de garde. En contrepartie de l’utilisation de leur véhicule personnel, la direction de l’arrondissement avait proposé à ceux-ci de leur rembourser des frais de déplacements fictifs de 39 km par jour de garde.

Fin de mandat
Le maire, Normand Marinacci, a alors pris la décision de retirer le mandat de M. Brideau, qui a continué de recevoir son salaire de cadre de la Ville de Montréal en attendant, pendant une période de quatre mois, sa relocalisation. Celui-ci était de 130 000$ annuellement.

«M. Marinacci pouvait difficilement rester les bras croisés, soutient Danielle Pilette, spécialiste de la gestion municipale. Il fallait trouver un coupable pour bien illustrer le changement de pratique. Est-ce qu’ils ont visé la bonne personne, je ne suis pas certaine. Montréal non plus, visiblement, puisque M. Brideau a conservé son poste de cadre.»

Dans son rapport, le contrôleur général, Alain Bond, mentionnait qu’il croyait que les responsables avaient agi de bonne foi, mais qu’ils n’avaient pas choisi la bonne approche. Il recommandait à l’arrondissement de mettre fin au stratagème et de réfléchir à des solutions potentielles après l’arrêt de cette pratique.

La Ville de Montréal n’a pas commenté le dossier, mais a tenu à rappeler qu’«aucune malversation n’a été retenue contre M. Brideau.» Par ailleurs, le rapport ne faisait aucune mention de mettre fin au mandat d’employés.

«Les différents scandales de corruption ont permis de mettre en lumière plusieurs traditions difficilement défendables.  Après l’élection de 2013, la nouvelle administration de Montréal s’est penchée sur les pratiques des arrondissements, qui étaient parfois assez laxistes. Elle a voulu mettre un terme à ses dernières, et uniformiser les bonnes pratiques», ajoute Mme Pilette.

André Brideau  est entré en fonction le 5 mai pour une période de six mois.  Il n’était pas disponible pour accorder une entrevue à TC Media.

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