Soutenez

Vague d’amour pour une «géante» du théâtre d’ici

Photo: (Photo: TC Media - Isabelle Bergeron)

C’est sous un soleil radieux que les membres de la communauté artistique et les personnalités politiques se sont déplacés nombreux pour dire au revoir à la comédienne Janine Sutto, lundi après-midi à l’église Saint-Germain d’Outremont. Un profond respect et une grande affection imprégnaient chacun des témoignages à propos de cette pionnière, qualifiée de «femme de cœur», «géante», «patronne» et «reine mère».

 

Philippe Couillard a parlé d’«une femme qui a traversé les époques de façon brillante. Une grande dame du théâtre québécois et de la culture.» Le premier ministre, qui a indiqué avoir croisé Mme Sutto au théâtre il y a quelques semaines, a souligné la présence, le registre très large et la personnalité attachante de la comédienne.

 

 

Denis Coderre a décrit Janine Sutto comme «un phare, quelqu’un qui a contribué à démocratiser et à rendre accessible la culture.» Le maire de Montréal par ailleurs ajouté que «Malgré sa petite taille, elle était un géant.»

 

 

 

«Une femme de cœur qui n’avait pas peur de dire ce qu’elle pensait», a pour sa part commenté Mélanie Joly. La ministre du Patrimoine Canadien a dit de Mme Sutto qu’elle est une inspiration et qu’ «elle a su traverser les générations avec grâce et talent.»

 

 

L’ancien premier ministre Lucien Bouchard était présent. Il a mentionné que la comédienne était tantôt «une grande sœur, une mère, une grand-mère. Elle a vécu toutes les générations dans ses différents rôles», a souligné l’homme politique. Il a également rappelé qu’«elle a tracé la voie pour beaucoup de femmes.»

 

 

«On vient tous saluer sa grande curiosité, qui l’a gardée aussi vive et allumée très longtemps», a confié au journal René-Richard Cyr, qui a eu l’opportunité de mettre en scène Janine Sutto. «Je vais me targuer longtemps de cette fierté de l’avoir amenée jusqu’à Paris avec Les Belles-Sœurs, a lancé celui qui était appelé à lire un texte au cours de la cérémonie. La comédienne était «une géante» selon lui.

 

Jugement et force de caractère

Louise Turcot a mentionné avoir «tellement de beaux souvenirs avec Janine». L’interprète, qui a été dirigée par sa collègue à la mise en scène à l’époque, a parlé d’«une camarade fantastique. Elle avait un jugement très percutant sur notre jeu. En tant que jeune comédienne, je guettais ses réactions et j’attendais le jour où elle allait me dire «Bravo Louise». Ce jour est venu et c’était très apprécié, car je savais que c’était du fond du cœur», a raconté Mme Turcot.

 

Le comédien Gilles Renaud a connu Janine Sutto très jeune, alors qu’il travaillait comme régisseur. Déjà, la femme l’impressionnait beaucoup. «Janine jouait au Rideau Vert à l’époque. Elle brassait les affaires», se souvient-il en riant. «Elle était comme la reine mère. Janine c’était la patronne, on écoutait toujours ce qu’elle avait à nous dire après un spectacle.»

 

«Cinquante ans de souvenirs et d’amitié», a commenté Louise Latraverse à propos de sa collègue et «amie d’une vie». «Une petite personne devenir si grande!», a-t-elle lancé. La comédienne a aussi fait mention de la camaraderie très forte et de la générosité de Janine Sutto. «C’était son habitat naturel, elle aimait ses camarades. Avec eux elle se sentait bien, elle partageait le même trac et les mêmes angoisses.»

 

«Janine était toute pimpante et fofolle, comme seule elle pouvait l’être», a mentionné Julie Snyder. «Elle n’avait pas de préjugés et pouvait jouer dans des grands classiques, du vaudeville, des émissions grand public. C’était Janine d’être capable de faire des 180˚ et d’être acceptée et respectée par tous les publics», a ajouté l’animatrice, qui l’a interviewée à plusieurs reprises et côtoyée au théâtre. «Elle était de toutes les premières et elle allait voir toutes les pièces.»

 

L’ancien premier ministre Bernard Landry s’est déplacé pour rendre hommage à «un des piliers contemporains de la culture québécoise». Il a souligné qu’il s’agit de la perte d’un «grand monument» et souhaite que son exemple inspire la jeunesse à prendre sa place.

 

 

Pauline Marois a indiqué que c’était «un devoir et un plaisir» de venir dire au revoir à Janine Sutto. «Une femme exceptionnelle qui a marqué notre histoire et notre culture et a légué un tellement bel héritage», a déclaré l’ancienne première ministre avant la cérémonie, qui se déroulait à 14h à l’église Saint-Germain d’Outremont.

 

 

Photos: Isabelle Bergeron

Articles récents du même sujet

Mon
Métro

Découvrez nos infolettres !

Le meilleur moyen de rester brancher sur les nouvelles de Montréal et votre quartier.