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Éducateur du Pitchounet honoré

Photo: Métro Média - Isabelle Bergeron

Depuis 23 ans, Royal Gauthier fait le bonheur des tout-petits de la garderie Le Pitchounet. Celui qui a quitté son emploi d’opérateur de machinerie pour se dédier à l’enfance voit aujourd’hui son travail reconnu par Justin Trudeau.

L’éducateur d’Outremont est l’un des 15 lauréats du Prix du premier ministre canadien pour l’excellence en éducation de la petite enfance qui vise à honorer le leadership et les méthodes d’enseignement des professionnels en milieu de service de garde.

«C’est moi qui reçois l’honneur, mais toute l’équipe doit en bénéficier parce qu’on s’est supporté et entraidé, mentionne M. Gauthier. Tous les jours, on a l’avenir de demain avec nous.»

Le Montréalais est décrit par le concours comme un éducateur «hors du commun qui entraîne les enfants dans des univers régis par l’imaginaire et la créativité.»

Avec son groupe Les Pingouins, composé de sept enfants âgés entre 3 et 4 ans, il sillonne presque quotidiennement les rues de l’arrondissement pour les éveiller à ce qui les entoure.

«Il utilise beaucoup l’environnement et la nature pour leur transmettre des connaissances. Une maman me racontait qu’elle avait passé avec son fils devant la mairie et tout de suite il s’est souvenu que le maire travaillait-là», expose la directrice du CPE, Lise Ouellette.

Souriant et enjoué, Royal Gauthier se sert de son sens de l’humour pour attirer l’attention des enfants, même avec les plus jeunes qui le rejoignent en fin de journée et qui pourraient un jour faire partie de son groupe régulier.

«Je pense que c’est ma recette. Je commence à créer des liens dès qu’ils ont deux ans. Quand ils arriveront dans mon local, je vais connaître les parents et l’enfant sera habitué à mon côté fou-fou», soutient-il.

D’opérateur à éducateur

Le parcours de Royal Gauthier est atypique. Avant de changer complètement de carrière, il occupait depuis six ans un emploi dans une entreprise de couvre-plancher.

«Un moment donné, j’en avais marre d’appuyer sur un bouton rouge et vert. J’avais le goût de servir la société», raconte-t-il.

Voyant qu’il adorait animer à temps partiel des fêtes d’enfants déguisé en clown, un orienteur lui a conseillé d’entreprendre des études en éducation à l’enfance.

«Deux semaines plus tard, je lâchais mon travail pour terminer mon secondaire. Après coup, je suis allé au cégep du Vieux-Montréal pour faire une attestation», explique M. Gauthier qui a eu un véritable coup de foudre pour le métier.

À sa sortie de l’école, il a rapidement été embauché au Pitchounet. La joie de vivre et l’énergie des enfants maintiennent sa passion pour son travail.

«J’ai encore le feu sacré. Il n’y pas un matin où je rentre et je me dis que j’en ai assez. Ça garde jeune et en forme», soutient l’éducateur de 57 ans.

Seul homme

Seul homme au Pitchounet, Royal Gauthier ne note aucune méfiance ou préjugé des parents à son endroit alors que le milieu de la petite enfance est majoritairement composé de femmes. Au contraire, plusieurs lui témoignent son appréciation.

M. Gauthier reconnaît que son approche est parfois différente de ses collègues féminins. Il peut être plus ferme dans ses interventions. «Je ne vais pas répéter 10 fois. Les filles sont plus tolérantes. Dans les réunions d’équipe, ça amène aussi une autre dimension et réflexion. Je suis plus directif», témoigne-t-il.

Il aimerait que le métier d’éducateur soit mieux valorisé pour motiver plus d’hommes à travailler dans ce milieu.

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