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La Maison Monbourquette ferme ses portes

Photo: L'Express d'Outremont/Mont-Royal – Frédéric Lacroix-Couture

Frappée par d’importantes difficultés financières, la Maison Monbourquette cesse ses activités à Outremont, après 14 ans d’existence. L’organisme venant en aide aux personnes endeuillées passe maintenant aux mains de l’Université de Montréal en prenant la forme d’une chaire de recherche. Une décision qui suscite la colère chez des bénévoles et membres du conseil d’administration.

Depuis les 12 derniers mois, la situation de l’établissement situé sur l’avenue Bloomfield devenait de plus en plus insoutenable, selon le président du conseil d’administration de la Fondation de la Maison Monbourquette, Gérard Veilleux.

«Les frais d’opération montaient rapidement et les entrées de fonds (subventions du gouvernement et les campagnes de financement) s’asséchaient. On faisait face à un gouffre financier et déficitaire effarant», soutient-il.

M. Veilleux a donc approché l’UdeM afin de poursuivre en partie la mission de l’organisme. La nouvelle chaire de recherche et d’enseignement, qui relèvera de l’École du travail social, vise à favoriser la formation des travailleurs sociaux et professionnels de la santé afin qu’ils soient mieux outillés pour accompagner davantage les personnes endeuillées.

Sa fondation donnera chaque année, pendant six ans, 200 000$ pour un total de 1,2 M$, dont plus de la moitié proviendra de ses fondateurs, explique le président du CA.

«Avec toute la formation que l’Université va faire, on va mettre dans le marché du travail énormément de ressources disponibles. L’École du travail social m’a même dit que juste cette année, au moins une centaine de personnes va graduer», fait valoir M. Veilleux.

Critiques

Dans une lettre envoyée à L’Express d’Outremont/Mont-Royal, une bénévole de l’organisation, dénonce que la direction délaisse les personnes endeuillées. «Aujourd’hui, à quelles portes vont-elles frapper? D’autant plus qu’elles auront à vivre un double deuil, celui d’avoir perdu un être cher et celui de ne plus trouver dans leur trousse de secours le nom de la Maison Monbourquette», écrit Monique Khouzam Gendron.

Des propos qui rejoignent ceux de l’auteure et animatrice, Dominique Bertrand, rapportés dans La Presse+. Selon le quotidien, Mme Bertrand, insurgée par ce changement de cap, a récemment démissionné de son rôle de porte-parole de la maison.

M. Veilleux assure que la Maison Monbourquette complétera l’accompagnement des quelque 20 personnes bénéficiant actuellement de ses services.

Le dirigeant se défend aussi de mettre de côté les endeuillés, ajoutant qu’une liste de ressources pouvant leur offrir de l’aide sera bientôt publiée sur leur site web. «Il y en a cinq ou six à Montréal que nous avons contactées et elles vont toutes prendre nos clients aussitôt qu’on veut», affirme-t-il.

Quant à la ligne d’écoute, la direction cherche à la transférer à un autre organisme ayant une mission similaire.

Des membres du conseil d’administration ont également dénoncé à la La Presse+ que la décision a été prise de «façon brutale et cavalière, sans respect pour les personnes qui y travaillent». Tout le monde en a été informé le 28 août, quelques jours après la signature de l’entente avec l’UdeM.

«Ils n’ont pas été informés à l’avance parce qu’on était en négociation. Comme nous, l’Université de Montréal ne négocie pas en public», mentionne M. Veilleux.

La chaire Jean-Monbourquette sera mise sur pied à la mi-septembre.

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