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Les Vues d’Afrique de Gérard Le Chêne

Joanny-Furtin Michel - TC Media
« Je suis un Outremontais de longue date », se présente Gérard Le Chêne. avec un large sourire. Président du festival de cinéma Vues d’Afrique, il en est aussi l’un des fondateurs en 1985. Un festival qui fête donc cette année sa 29e édition.

« Nous étions un petit groupe qui avait constaté qu’il n’y avait rien sur le petit comme le grand écran à propos de l’Afrique et des Africains. Nous avons donc eu l’idée de fonder un festival en nous inspirant de l’expression  »aller aux vues » pour lancer Vues d’Afrique. »

« Nous nous étions installés à la cinémathèque la première année, avec un noyau de fidèles qui aimait ce type de cinéma. Et puis il y avait l’idée que ce regard vienne des Africains eux-mêmes. »

« Lorsqu’on parle de l’Afrique, c’est souvent en termes d’événements politiques, de faits d’actualité ou du monde du travail; il n’y a aucune nouvelle d’ordre culturel. Alors, pendant une longue semaine, nous proposons une telle réponse. »

« Cette année, une centaine de films de 34 pays seront programmés en cinq sections. La cérémonie d’ouverture se fera au cinéma Impérial (1432 Bleury), et le reste du festival dans les deux salles du cinéma Ex-Centris (3536 Saint-Laurent). »

« D’une année à l’autre, nous observons des grappes thématiques, pourrait-on dire, comme les leaders historiques, la place des femmes, les enfants soldats, les droits de la personne », poursuit Gérard Le Chêne.

« Nous proposons une sélection internationale de films de fictions et de documentaires qui parlent de l’Afrique en y abordant entre autres des thèmes comme le racisme entre les Arabes et les noirs. L’immigration est un thème moins prioritaire, on s’intéressera plus à la découverte de l’Afrique vue par les Africains. »

Une industrie adaptée à son milieu

« Contrairement aux idées reçues, l’Afrique connaît une production cinématographique importante via le numérique. Par exemple, le Nigéria qui produit des films avec 10 000 $ dans un style qu’on commence à appeler  »Nollywood ». Ce support propose des coûts de production plus bas, et permet un rythme, une authenticité, mais aussi un humour très apprécié ici. »

« Il est évident que les crises politiques jouent sur la production, mais beaucoup moins qu’on ne le pense grâce au numérique, justement », insiste le président du festival. « De plus, que l’on parle de projection ou de distribution, les Africains ont trouvé une autre manière de procéder et de diffuser en plein air ou dans des institutions autres comme des écoles par exemple. »

« Ce cinéma se développe beaucoup plus par des initiatives publiques et citoyennes que par l’entreprise privée », résume Gérard Le Chêne. « Vu de l’extérieur, ça laisse un sentiment d’anarchie alors qu’il s’agit d’une réponse très adaptée à la manière de vivre ici… »

Le festival se déroule du vendredi 26 avril au dimanche 5 mai à Montréal au cinéma Ex-Centris uniquement, mais en parallèle au Musée de la Civilisation à Québec, et à la Nouvelle Scène à Ottawa.

« Nous préparons déjà le 30e festival, en collaboration avec la Délégation générale du Québec à Kinshasa parce que nous voudrions mettre à profit cette 30e édition afin de faire connaître ce que fait le Québec en Afrique (universités, échanges, artistes, entreprises, etc.). Il faut savoir, par exemple, que le Burkina Faso est le seul pays d’Afrique qui a signé en 2004 des accords d’échanges culturels avec le Québec! »

Une subvention gouvernementale

Le ministre des Relations internationales, de la Francophonie et du Commerce extérieur et ministre responsable de la région de Montréal, Jean-François Lisée, et le ministre de la Culture et des Communications, Maka Kotto, ont annoncé début avril l’attribution d’une aide gouvernementale de 132 000 $ au 29e Festival international de cinéma Vues d’Afrique.

À cette occasion, le ministre Maka Kotto a salué « l’implication et la passion des organisateurs qui, depuis vingt-neuf ans, nous dévoilent la richesse des paysages cinématographiques d’Afrique et des Caraïbes, tout en favorisant le partage d’expertise entre professionnels de là-bas et ceux d’ici. »

Cette aide financière gouvernementale se répartit comme suit : 45 000 $ proviennent du programme Aide à la promotion et à la diffusion de la Société de développement des entreprises culturelles, 40 000 $ du Fonds d’initiative et de rayonnement de la métropole administré par le Secrétariat à la région métropolitaine, 30 000 $ du ministère des Relations internationales, de la Francophonie et du Commerce extérieur et 17 000 $ du programme Aide aux projets du ministère de la Culture et des Communications.

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