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Léo

Joanny-Furtin Michel - TC Media
Mis en scène par Daniel Brière, Léo vient chambouler notre perception de la gravité, au propre comme au figuré, du 7 au 10 juillet au Théâtre Outremont dans le cadre de Montréal Complètement Cirque. Un spectacle  »renversant » disent les critiques dans un flot d’éloges pour une création hybride et inclassable qui amalgame, théâtre, danse et nouveau cirque.

Chez Léo, un homme ordinaire, la loi de la gravité perd le nord et change complètement les règles du jeu au fil de ses récits et de son imagination… Élaboré à partir de cette prémisse, Léo entraîne ceux qui l’écoutent dans une aventure… vacillante.

Léo, c’est Tobias Wegner et cette idée originale qu’il a présentée comme un numéro de variété dans un cabaret berlinois, le Chamäleon (caméléon), et que Daniel Brière et lui ont développé. C’est aussi lui, Tobias, acteur-acrobate allemand formé an Belgique, qui interprète ce personnage isolé dans une pièce avec, pour seule compagnie, une petite valise.

Apprivoisant peu à peu ce monde sans dessus dessous, il décide de se jouer de la  »gravité » de la situation en explorant les nouvelles possibilités qui s’offrent à lui. Léo déploie des trésors d’inventivité – et de prouesses physiques – comme autant de révélations des rêves et des désirs qui l’habitent.

« Sa vie bascule quand la gravité s’inverse », explique le metteur en scène Daniel Brière. « Un procédé vidéo capte les faits et gestes de Léo afin de lui créer un double dans un univers imaginaire plaçant le spectateur dans une position complice de  »manipulé consentant »… et renversé! »

Un momentum magique

Depuis sa création en 2011, Léo a le vent en poupe. Primé plusieurs fois, après Édimbourg, Berlin et New York, Léo vient tout juste de triompher au Carrefour du théâtre de Québec. Cette production de la compagnie allemande Circle of Eleven, mise en scène par le Québécois Daniel Brière visitera près de 50 villes à travers le monde. Et ce n’est pas fini…

Et dire que tout a commencé par une simple rencontre : « Un des hasards de la vie, commente Daniel Brière. C’est au moment des répétitions du Plan américain (NTE 2008) que mon éclairagiste m’a présenté Volker, le directeur de Circle of Eleven. Intuitif, Volker m’a proposé de participer à la création d’un objet théâtral hybride, susceptible de renouveler la tradition circassienne de la compagnie basée à Berlin. J’ai eu l’occasion de rencontrer Tobias et de voir son numéro. Là aussi, la rencontre fut magique pour créer Léo. »

« Sauf que le défi consistait à créer une oeuvre théâtrale non pas à partir d’un texte, mais plutôt d’une gestuelle et d’une technologie qui interroge la perception. » Une invitation qui adonnait bien avec la perpétuelle remise en question de la mise en scène par le codirecteur artistique du Nouveau Théâtre Expérimental (NTE), Daniel Brière.

Écrire le silence

« C’était pour moi une première expérience d’un théâtre sans texte, où la dramaturgie s’écrit avec les gestes, les regards, les émotions, les silences, la musique et le temps. On l’a donc littéralement écrit, telle une partition précise pour faire vivre le silence qu’il ne soit pas vide de sens. C’était pour moi une nouvelle façon d’écrire un travail de chorégraphe très précis, un travail inversé. En tout cas, c’est un vrai bonheur de travailler avec des artistes qui sont plus que des acteurs.»

« La solitude du personnage est un des éléments du discours (muet) de l’œuvre, poursuit-il. La valise invite au voyage plutôt qu’à la folie. Il y a plusieurs interprétations possibles à l’issue du spectacle. Sans texte, il fallait trouver une intention. Comme prémisse, nous nous sommes inspirés de ce que pouvaient ressentir les Allemands avant la chute du mur de Berlin, la notion d’enfermement culturel et physique. Puis quand le fil conducteur est apparu, cette idée a été abandonnée au profit du rêve, du voyage intérieur. »

« La perception de ce spectacle muet est très différente d’un pays à l’autre, d’une culture à l’autre, observe Daniel. Présenté en Iran, Léo a eu une forte résonnance auprès du public. En Afrique, les spectateurs ont beaucoup réagi sur l’attraction onirique de la musique du spectacle. » Il sera intéressant d’observer la perception de ce spectacle lorsqu’il sera présenté en Asie.

Léo sera présenté les samedi 7 juillet à 19h, dimanche 8 juillet à 16h et 19h, et mardi 10 juillet à 19h au Théâtre Outremont (1240 Bernard).

Notez que Léo sera également présenté à Espace Libre (1945 Fullum) par le NTE (Nouveau Théâtre Expérimental) du 30 octobre au 24 novembre.

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