Une infirmière dédiée aux résidents de Mont-Royal

La Ville de Mont-Royal est parmi l’une des rares municipalités à détenir une infirmière à son compte pour veiller au bien-être de ses résidents. En effet, «ce n’est pas chose courante», signale Geneviève Ménard, directrice-conseil de l’Ordre des infirmières du Québec (OIIQ). L’OIIQ ne détient pas de données chiffrées à ce sujet, mais Mme Ménard n’est pas en mesure de signaler un autre cas semblable dans les environs du Grand Montréal. «C’est quelque chose qui se voyait surtout par le passé», signale-t-elle.

L’infirmière de Mont-Royal, Sylvia Adams, de pair avec deux préposées aux soins domiciliaires agissent là où le Centre de santé et de services sociaux (CSSS) de la Montagne fait défaut. «Nos services sont différents et supplémentaires à ceux des CLSC, souligne Mme Adams. On intervient là où les CLSC sont moins aptes à servir adéquatement le public», en raison d’un manque dans le budget.

Plus-value d’une équipe de santé
Directeur des communications du CSSS de la Montagne, Jean Paiement, constate la pertinence de voir «plusieurs joueurs intervenir auprès des aînés, dont l’un de leurs plus grands problèmes est l’isolement». Par ailleurs, contrairement aux organismes montréalais offrant des services parfois similaires à ceux l’équipe de Ville Mont-Royal, les Monterois peuvent, quant à eux, profiter de la «stabilité de ce service», indique M. Paiement.

Le communautaire étant plutôt dépendant du financement de diverses sources. Kevin Whitehall, directeur des activités culturelles et des services communautaires de Ville Mont-Royal, est satisfait du retentissement positif que génèrent leurs services de santé, dans une ville où près de 20% de la population est vieillissante. «Ce sont des services très populaires et les résidents y répondent très bien», lance-t-il. Un investissement que la Ville a bien l’intention de préserver et qui coûte annuellement près de 175 000$, précise Maria Perrotta, cheffe de division des services communautaires.

Soutien essentiel ?
L’infirmière Sylvia Adams est d’avis que son équipe joue un rôle important dans une conjoncture en proie à des coupures budgétaires dans le système de santé et où les besoins des baby-boomers vont en augmentant.

L’approche de l’équipe est en avant tout préventive et consiste à offrir une présence soutenue dans les besoins quotidiens et routiniers surtout des personnes âgées, dont une majorité souffrent de maladies chroniques.
Mme Adams suggère que l’intervention de son équipe contribue au bien-être des personnes fragiles de «par leur présence et leur écoute» assidue. «Nous répondons à besoin psychologique et visons à rendre les choses moins faciles un peu plus agréables », raconte-t-elle.

Services personnalisés
Le rôle de l’infirmière communautaire, Sylvia Adams, a évolué depuis son entrée au poste, il y a 38 ans de cela. Elle travaillait jadis aux côtés de d’autres intervenants municipaux, à l’époque où les CLSC commençaient à prendre forme. Depuis, la présence d’intervenants du CSSS à Mont-Royal l’ont amené à ajuster ses tâches et responsabilités.

Poser un diagnostic et assurer un traitement étant des activités déjà assurées par le CSSS, Mme Adams agit, en alternance, comme conseillère et confidente. Les services sont confidentiels. Elle surveille aussi l’évolution de l’état des patients, les effets des médicaments sur eux, etc.
«Chaque personne est différente», signale l’infirmière communautaire, et elle s’assure de bien cibler avec la personne concernée ses questionnements et inquiétudes.

Le plus longtemps possible chez soi
Entre 350 et 450 personnes sont desservies à chaque mois par Sylvia Adams, soit par téléphone, à la clinique ou directement dans leur demeure. Les deux préposées dans son équipe se déplacent à domicile sur une base régulière pour assister plus d’une cinquantaine de résidents monterois. «Le but est de permettre aux personnes âgées de rester le plus longtemps possible dans leur demeure», fait comprendre Sylvia Adams.