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Quinze40: jusqu’à 40 000 voitures de plus par jour

Photo: Archives TC Media

La Société de transport de Montréal (STM), inquiète de l’impact routier du projet Quinze40, prévoit une augmentation menant jusqu’à 40 000 automobilistes, quotidiennement, sur les rues de la ville de Mont-Royal pour se rendre sur le futur site commercial.

Le vice-président du conseil d’administration de la STM, Marvin Rotrand, est réticent face au projet Quinze40 en raison des nuisances possibles qu’il pourra générer au niveau de la congestion routière et de la qualité de l’air des environs, a-t-il mentionné à TC Media.

Trafic interminable?
Puisque les gens se déplacent souvent seuls en voiture, M. Rotrand suggère qu’à ce rythme, ce mégaprojet pourrait générer un trafic routier mettant sur les rues de Ville de Mont-Royal entre 24 000 et 40 000 voitures de plus. «Si le Quinze40 vient à attirer le même volume de clientèle que le DIX30, c’est près de 36 000 consommateurs durant les périodes basses et jusqu’à 60 000 au cours des périodes hautes qui viendront visiter le centre quotidiennement», signale-t-il.

Le Quartier DIX30 attirant plus de 12 millions de visiteurs, annuellement, avec un potentiel de 22 millions de clients lorsque le développement sera fini, selon les dires des promoteurs, implanter un tel contexte à Ville de Mont-Royal serait problématique pour la Cité-Jardin, selon lui.

Les impacts du DIX30 sur l’accès routier autour sont toujours présents plus de neuf ans après son ouverture. En 2014, le promoteur Carbonleo a annoncé qu’il prévoyait injecter près de 6M$ afin d’améliorer la circulation routière et piétonnière autour du DIX30.

Chroniqueur à la circulation à l’émission de Paul Arcand 98,5 FM, Marc Brière, est d’avis qu’un tel projet amène avec lui son lot de défis. «C’est sûr que lorsqu’on crée des mégacentres, ça risque d’amener des problèmes au niveau de la circulation parce que les routes n’étaient pas nécessairement conçues pour ce genre d’achalandage. Mais de quel ordre et à quel point cela peut devenir un grand problème, ça je ne pourrai dire», a signalé le chroniqueur.

Travailler en concertation
Le maire de Ville de Mont-Royal, Philippe Roy, est d’avis que l’accès routier demeure l’enjeu premier découlant de ce mégaprojet. Il se montre disposé à créer un comité pour réfléchir à cet effet. «J’ai déjà offert à la mairie de l’arrondissement de Côte des Neiges – Notre-Dame-de-Grâce (CDN–NDG) que l’on mette sur pied un comité de travail sur cette question avec notamment la municipalité, le promoteur et aussi le ministère des Transports du Québec, rassure-t-il. Il ne faut pas oublier que si ce projet va de l’avant, il ne sera pas ouvert avant 2018. Ce qui nous donne amplement de temps pour régler ce dossier», a-t-il déclaré.

M. Roy est intéressé à travailler de concert avec cet arrondissement puisqu’il considère que c’est surtout ce secteur qui pourrait subir les débordements routiers en lien avec le Quinze40, si une gestion inadéquate du réseau de circulation a lieu.

Manque d’informations
M. Rotrand, aussi conseiller municipal de Snowdon, de l’arrondissement CDN–NDG depuis 1982, est d’autant plus désenchanté puisqu’un manque de précisions entoure ce mégaprojet.

«Le maire de Mont-Royal s’est mis à dos ceux qui éprouvaient peut-être une certaine ouverture envers le projet parce qu’on ne véhicule pas des données sur les impacts du projet dans les environs», explique-t-il quant au manque d’informations véhiculées sur le Quinze40. M. Rotrand croit fermement que sans la collaboration des arrondissements voisins, le maire de Ville de Mont-Royal ne pourra pas aller de l’avant avec ce mégacentre.

Pour sa part, le maire de Montréal, Denis Coderre, ne s’est pas montré particulièrement emballé par le projet du Quinze40, lors d’un point de presse, il y a deux semaines. «Je suis sceptique, mais je vais parler à tout le monde. On va faire les choses de façon intelligente, a-t-il lancé. On parle d’un investissement qui est majeur. Mais est-ce qu’on fait un investissement là pour en enlever ailleurs? Est-ce que l’effet finalement va être nul au bout de la ligne?».

Le promoteur immobilier Carbonleo s’abstient d’accorder une entrevue à TC Média depuis plusieurs semaines afin de clarifier plusieurs points sur le projet en question.

 

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