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Scepticisme au conseil d’Outremont: le projet de coop le Suroît «non viable»

Photo: Vanessa Limoges /TC Media

Selon un avis émis par le bureau d’habitation de la Ville de Montréal, la coopérative le Suroît ne serait pas viable sous les conditions votées par les élues d’Outremont au conseil du 4 mai, lesquelles limiteraient le nombre d’unités à 18 alors que le projet en prévoyait 47 au départ.

«J’aimerais signaler que ce document n’est pas signé, alors nous ne savons pas qui a écrit ce document», a fait valoir la conseillère Céline Forget devant la salle comble du conseil du 1er juin, suite à la lecture de celui-ci par la mairesse, Marie Cinq-Mars.

L’ambiance était agitée lundi, alors que les conseillères et la mairesse devaient statuer à nouveau sur le projet de logements abordables.

Le comité Manseau, qui défend les intérêts des résidents du bâtiment adjacent à la future coop, et les membres de la coopérative étaient nombreux à s’être inscrits pour la période de questions. À la fin de la séance, les conseillères se sont dites épuisées par ce dossier complexe qui traîne depuis près de deux ans.

La division règne
«Je ne veux pas fermer la porte à la coop du Suroît, mais j’aimerais avoir plus de détails, j’ai montré ce document à des gens qui ont été surpris, a indiqué la conseillère, Marie Potvin, avec émotions. C’est une page et demi, presque griffonnée et nous n’avons pas de plans.»

Le document en question indiquait notamment qu’avec les conditions imposées par les conseillères, le projet serait réduit à trois étages plutôt que quatre et que le nombre de grands logements devrait être réduit.

«Avec ce potentiel de 18 logements, le projet ne serait plus viable et nécessiterait une contribution supplémentaire de 1.2M$ de la part de Montréal […] Même avec des mesures additionnelles comme la bonification municipale et la majoration des loyers médians, il y aurait un manque à gagner de 650 000$ pour réaliser ce projet», relevait le document.

C’est pour ces raisons que la mairesse et la conseillère Mindy Pollak ont voté contre la résolution amendée. Le vote des trois autres conseillères a toutefois permis, à nouveau, l’adoption de la résolution telle qu’amendée.

Au lendemain du conseil, la conseillère Mindy Pollak indique que Marie Potvin, « aurait pu trancher en faveur d’un projet de logements abordables pour les familles».

Le 4 mai, les conseillères votaient à l’unanimité pour la vente du stationnement Manseau à la coopérative le Suroit et ce, seulement si trois conditions étaient respectées: que le boisé de 45 arbres soit conservé, qu’une bande verte de 8,5 mètres soit aménagée entre la coop et le bâtiment adjacent et finalement, que les petites unités soient privilégiées.

La mairesse d’Outremont, Marie Cinq-Mars, a exercé son droit de véto dans les 96h suivants le conseil, pour renverser la résolution votée à l’unanimité le 4 mai dernier indiquant ne pas avoir eu le temps de vérifier la faisabilité des conditions demandées.

«En votant pour ces conditions impossibles, les conseillères disaient non au projet», soutient la mairesse Marie Cinq-Mars au lendemain du conseil.

La coopérative de solidarité le Suroît de Montréal a été constituée officiellement le 11 juillet 2012. Le projet communautaire qui s’adresse aux familles de la classe moyenne prendrait place à l’angle des rues Manseau et Outremont.

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