Soutenez

Projet Royalmount: deux commerçants risquent l’expropriation

Propriétaire des édifices qui refuse d'être expropriés concernant le projet de magasin du Royal-Mount. Photo: TC Media-Archives

L’un des derniers obstacles au projet Royalmount de Carbonleo sera bientôt balayé alors que Ville Mont-Royal s’est donné le droit d’exproprier les propriétaires de deux immeubles qui refusent de vendre au promoteur.

Le 22 février, la ville a adopté l’imposition d’une réserve pour une période de deux ans sur ces deux lots.

«Nous n’avons pas pris de décision définitive concernant l’expropriation, explique Alexandre Verdy, greffier de VMR. L’objectif d’une réserve est de geler le montant de l’indemnité qui pourrait éventuellement être réclamée par l’exproprié. Cette mesure avertit donc le propriétaire de ne pas procéder à des investissements coûteux sur son immeuble.»

Carbonleo est propriétaire ou bénéficiaire d’une promesse de vente relative à des terrains représentant 94% de la superficie requise à la réalisation de ce projet commercial de 3 millions de pieds carrés, envisagé à l’intersection des autoroutes 15 et 40. Les 6% restants sont les deux lots situés au 8291 et 8311 Chemin Royden, dont le Garage Royden.

Athanastos Azeloglou roule sa bosse depuis près de 22 ans. Dans son commerce, des dizaines de voitures accidentées trônent sur des ponts élévateurs, le capot soulevé. Des pneus, des outils et des pièces d’automobiles s’empilent en désordre dans tous les recoins de la pièce et sur les nombreuses étagères fixées au mur.

Avec les années, il a investi des milliers de dollars pour agrandir et rénover le bâtiment, et développer une clientèle fidèle.

Lors de la visite de TC Media, l’homme s’est fait avare de commentaires. Il a tout de même indiqué sa volonté de contester la décision de la Ville. «Je ne veux pas vendre, c’est chez moi ici. Vous n’avez pas idée de tout ce que je perdrais. Il y aurait trop de conséquences. Ici, je suis bien situé, c’est central.»

Son ami, Georges, qui l’a vu bâtir et entretenir son commerce, s’est également montré indigné de la décision de la ville.

«C’est aberrant de ne pas laisser le choix à un propriétaire de vendre son immeuble. On ne peut pas juste donner 5$ à quelqu’un, et espérer que sa vie continue comme si on ne venait pas d’en effacer une partie», lance-t-il avec ironie.

Dans le commerce voisin, la propriétaire du S.W.I. Montres, un détaillant de montres, a refusé de commenter avant d’avoir évalué toutes ses options avec son avocat.

Les frais au promoteur
Le contrat signé entre Ville Mont-Royal et Carbonleo établit que ce dernier devra assumer l’ensemble des coûts reliés aux procédures entreprises par la Ville.

Le promoteur devra donc rembourser tous les frais encourus en raison de l’imposition des deux réserves, ainsi que les frais de justice défrayés si les deux propriétaires se tournent vers les tribunaux. Il s’engage également à acquérir les deux immeubles et à payer l’indemnisation d’expropriation, si la ville choisit cette option.

Pour réaliser son projet, Carbonleo doit obtenir l’aval du conseil d’agglomération, qui attend toujours les résultats d’une étude commandée par Denis Coderre à la Commission sur le développement économique de la ville de Montréal pour se prononcer.

Articles récents du même sujet

Mon
Métro

Découvrez nos infolettres !

Le meilleur moyen de rester brancher sur les nouvelles de Montréal et votre quartier.