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La pénurie de médecins se fait toujours ressentir dans l’Est

15 nouveaux médecins sont attendus dans la Pointe-de-l'Est en 2017 Photo:

Le Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux (CIUSSS) de l’Est-de-l’Île-de-Montréal estime qu’il manque toujours des dizaines de médecins à la Pointe-de-l’île. La carence se ferait surtout ressentir à Pointe-aux-Trembles.

Selon Yvan Gendron, le PDG du CIUSSS de l’Est-de-l’Île-de-Montréal, 15% des gens qui consultent un médecin à la Pointe-de-l’Île viennent de l’extérieur du secteur, ce qui met une «pression supplémentaire sur le fait d’avoir besoin de médecins».

Résultat: le territoire doit trouver 25 médecins pour s’assurer que ses résidents aient accès à un médecin de famille. Présentement, 12 000 personnes sont actuellement sur la liste d’attente dans la Pointe-de-l’Île.

M. Gendron souligne qu’en juillet 2017, 11 nouveaux médecins seront embauchés. Trois autres postes seront également disponibles pour les médecins en mobilité, ceux pratiquant à l’extérieur de la Pointe-de-l’Île et souhaitant s’y installer, «ce qui va aider les 25 manquants, bien que quelques-uns vont sûrement partir entretemps».

Selon les données de la Fédération des médecins omnipraticiens du Québec (FMOQ), on compte 127 médecins dans la Pointe-de-l’île, dont 74 médecins à Pointe-aux-Trembles.

La FMOQ confirme que l’est de Montréal est peu pourvu en cliniques médicales depuis un certain temps.

«Il y un petit bassin de médecins de famille tout près, notamment autour de l’hôpital Maisonneuve-Rosemont, mais dans Mercier–Hochelaga-Maisonneuve et Pointe-aux-Trembles, le recrutement a toujours été plus difficile et passe souvent davantage par les CLSC que par les cliniques médicales traditionnelles», expliquait Jean-Pierre Dion, porte-parole de la FMOQ, lors d’une entrevue accordée en octobre à une autre publication de TC Media.

Des mois d’attente

Selon Nicole Léger, député de Pointe-aux-Trembles, le nombre de médecins est loin d’être suffisant, ajoutant recevoir beaucoup d’appels de personnes à la recherche d’un médecin de famille.

«Les gens sont à la recherche de médecins de famille ou de soins de santé, soit pour eux soit pour un parent, et j’essaye de régler la situation», assure-t-elle, remarquant que les personnes peuvent attendre jusqu’à six mois ou un an pour avoir un médecin de famille.

Nicole Léger, qui a récemment rencontré Yvan Gendron pour discuter du problème, blâme le gouvernement libéral en place et les réformes du ministre de la Santé Gaétan Barrette, qui ne sont pas «avantageuse pour les citoyens».

En juin dernier, des compressions de 242M$ ont aussi étaient annoncées dans le domaine de la santé pour 2016-2017. Mais Le ministre Barrette assure que les services aux patients ne sont pas menacés.

«Le gouvernement répond qu’il n’y a pas d’impact et qu’il y a davantage de médecins dans l’Extrême-est de Montréal, lance-t-elle. Il y a beaucoup de personnes atteintes de maladies chroniques dans ce secteur donc elles sont prioritaires et ont des médecins de famille, mais qu’en-est-il des autres?», se demande Mme Léger.

On rappelle qu’en adoptant ces réformes, le ministre Gaétan Barrette a d’abord voulu simplifier l’administration du réseau afin de permettre d’économiser 220M$ par année, qui seraient ensuite réinvestis dans les services directs aux patients.

Près de huit millions de Québécois auraient un médecin de famille grâce à sa réforme.

De son côté, Yvan Gendron se dit optimiste dans le recrutement de médecins, ajoutant que les infirmières vont également donner de plus en plus de services.

Le MSSS nous annonce qu’il n’y avait pas de postes libres en 2016 à Montréal, mais promet que 113 places seront disponibles en 2017.

«Il y a beaucoup plus de postes que l’année passée, on veut éviter que les gens aillent à l’urgence et ça s’améliore, mentionne le PDG. C’est un défi important.»

Avec les réformes du ministre Barrette, il explique que les cliniques vont désormais devoir s’assurer que 85% des habitants y sont inscrits – le MSSS souligne qu’environ 15% de la population ne cherche pas à s’inscrire auprès d’un médecin de famille – et 80% du temps où ils s’y rendent, ces derniers doivent être servis par la clinique médicale.

Le MSSS assure également que dans son budget 2016-2017, une augmentation de 60 M$ d’argent neuf a été prévu pour les services à domicile: «il s’agit d’un ajout de 100 M$ pour 2016-2017 et de 300 M$ pour 2017-2018, […] ces sommes seront notamment dans les secteurs des soins à domicile, des CHSLD et des soins intermédiaires.»

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