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Plus de partis à Montréal-Est

Bousquet-Richard Simon - TC Media
Après l’implosion du parti Renaissance, le mois dernier, c’est au tour du nouveau Centenaire de se dissoudre. La conseillère Anne St-Laurent en a fait l’annonce lors du conseil du 28 novembre.

« Ayant toujours pris librement nos décisions, la dissolution de l’équipe du nouveau Centenaire est un geste concret [qui aurait dû être posé il y a un an] », a déclaré Mme St-Laurent, précisant que, depuis l’élection, les membres de son équipe ont toujours travaillé pour les citoyens, et non pour le parti.

La conseillère a ajouté que les membres de son équipe, le maire Robert Coutu, le conseiller Mario Bordeleau et elle-même, avaient pris la décision d’un commun accord. M. Bordeleau précise toutefois n’avoir été informé que la veille du conseil, par un simple coup de téléphone. « La lettre que Mme St-Laurent a remise au greffier, je ne l’ai pas signé. Je ne l’ai même pas vu », affirme-t-il.

Les membres non élus du nouveau Centenaire n’avaient pas été consultés. « Je ne comprends pas pourquoi ce soir? », a pour sa part questionné Natalie Laporte. Une façon de faire que déplore également M. Bordeleau.

Ce dernier se considérait déjà indépendant. « L’équipe était déjà défaite depuis deux ans. [Le conseiller Alain Dion, démissionnaire de l’équipe Renaissance,] est dans le décor depuis le début [en 2009]. Il n’y a pas de rencontre sans lui et les décisions se prenaient à trois, [M. Coutu, M. Dion et Mme St-Laurent]. J’aurais voulu démissionner avant, mais M. Coutu avait refusé ma démission. »

À la suite d’un conseil houleux, lors duquel M. Bordeleau a claqué la porte en pleine séance, après que le maire ait tenté de l’empêcher de s’exprimer au sujet de la restructuration hiérarchique de la Ville (plus de détails à lire dans notre prochaine édition), il ne mâche pas ses mots à l’endroit de ses anciens coéquipiers. « Si le maire n’a même pas réussi à garder son équipe en force, ça veut dire qu’il n’est pas capable de travailler en équipe », tempête-t-il.

Revoir les règles

Cette dernière dissolution a porté le coup de grâce à la partisanerie au conseil de ville, du moins jusqu’aux prochaines élections. Désormais seuls des élus indépendants y siégeront, à l’exception de Sylvie Dauphinais, seule élue restante du parti Renaissance.

De son côté, M. Coutu a invité la conseillère à en faire autant que les autres conseillers. Mentionnons que l’équipe Renaissance a signalé son intention d’annoncer de nouveaux candidats prochainement.

Montréal-Est n’est pas la seule ville dans cette situation selon le ministère des Affaires municipales du Québec (MAMROT)*. En 2009, 88 municipalités québécoises comptaient uniquement des élus indépendants à leur conseil et ceux-ci étaient majoritaires dans 93 autres municipalités. De plus, plus de la moitié des élus municipaux québécois étaient des indépendants.

À la suite de cette annonce, un citoyen, M. Marsan, a soulevé la question du nombre d’élus. « J’ai déjà posé la question en 2012. Je trouve que, six conseillers, c’est trop! », a-t-il soutenu. Le maire s’est dit intéressé par la réflexion, mais a précisé que le nombre minimal d’élus prévus par la loi était atteint.

Notons que, selon la loi sur les élections municipalités, le nombre de districts électoraux (donc de conseillers) d’une municipalité de moins de 20 000 habitants est d’au moins six. M. Marsan a toutefois fait remarquer que plusieurs villes avaient pourtant obtenu des dérogations.

C’est le cas de Québec, qui a réduit le nombre de ses conseillers de 27 à 21, et de Longueuil, qui est passé de 26 à 15. Avec ses 5000 habitants, la Ville de Montréal-Ouest est sans doute l’exemple qui se rapproche le plus de Montréal-Est. Lors des défusions, l’administration avait demandé une dérogation, faisant en sorte que seuls quatre conseillers assistent le maire dans ses fonctions.

À moins d’un an des prochaines élections, tous les délais pour la modification des districts électoraux sont passés. Il y aura donc six conseillers et un maire après les élections de 2013, ce qui représente une dépense en salaires d’environ 0,85 % (309 000 $) du budget de la Ville. Si le prochain conseil souhaite voir ce nombre diminuer, il devra demander une dérogation et celle-ci n’entrera en vigueur qu’aux élections de 2017.

* Selon les chiffres du MAMROT. Ces données comprennent uniquement les villes de plus de 5000 habitants, les données pour les plus petites villes n’étant pas disponibles.

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