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La place des Québécoises en politique

La députée de la Pointe-de-l’Île, Ève Péclet, dénonce les attaques sexistes faites aux jeunes élues de la Chambre des communes. S’il reste encore du chemin à faire, la situation des politiciennes n’est pas aussi dramatique dans les autres paliers gouvernementaux.

L’est de Montréal est en avance en ce qui concerne la place des femmes en politique. Selon le palier, seulement 24 % à 33 % des élus sont des femmes. Dans l’est de Montréal, les femmes représentent près de 60 % des élues et elles détiennent la plupart des fonctions de pouvoir; les sièges de députation fédérale et provinciale, ainsi que celui de la mairie de Rivière-des-Prairies–Pointe-aux-Trembles et ceux de conseillers de Ville sont tous détenus par des femmes. Si les femmes ont su prendre leur place dans l’Est, leur lutte n’est pas terminée à l’extérieur de leur circonscription.

Provincial : une whip forte

Au cours de sa carrière, la députée de Pointe-aux-Trembles, Nicole Léger, a bien été témoin de quelques anecdotes déplorables à l’Assemblée nationale, mais cela demeure des incidents isolés. Lorsqu’elles surviennent, sous forme d’attaque ou de plaisanteries, « les députés sont très rapidement remis à l’ordre », explique Mme Léger.

« Dans un milieu de divergence d’opinions, quand les débats deviennent viscéraux, parfois les attaques ne s’arrêtent pas juste aux idées », admet la députée. Elle croit que ces pratiques sont encore plus dénoncées avec les nouvelles générations de politiciens.

Pour la députée, c’est le rôle de chaque parti de « prendre ça en main ». Elle connaît bien cette fonction puisqu’elle a été whip pendant plusieurs années. Les députés pris en défaut doivent alors présenter des excuses devant l’Assemblée.

Mme Léger reconnaît que l’égalité n’est pas encore atteinte et qu’il n’y a pas suffisamment de femmes à l’Assemblée, mais elle assure que les femmes prennent de plus en plus leur place et que le Québec est sur le bon chemin. L’élection de la première femme Première ministre est un pas de plus dans cette voie.

« Ça crée un climat favorable à cette tendance. On sent que les pratiques changent. Au début, on était habitué de dire “monsieur le Premier ministre”, c’est la même chose que lorsque Louise Harel est devenue la première présidente », raconte Mme Léger. Elle fait aussi remarquer qu’un monument pour souligner l’engagement des femmes en politique a récemment été inauguré près du parlement.

Municipal : enthousiasme autour d’une jeune élue

À titre de plus jeune élue de Montréal, la conseillère de ville Caroline Bourgeois est bien placée pour le dire; ce genre de remarque n’a pas sa place au conseil de ville. « Plusieurs collègues, tous partis confondus, étaient heureux de constater que de jeunes femmes s’engageaient dans la politique municipale. Je me suis toujours sentie respectée dans l’exercice de mes fonctions et je n’ai jamais été témoin de ce genre de commentaires durant nos séances du conseil municipal », assure-t-elle.

La conseillère a qualifié d’inacceptable les commentaires dont a été la cible Mme Péclet. Elle reconnaît qu’il « reste encore du travail à faire pour améliorer la représentativité des femmes au conseil municipal, mais le respect prévaut lors de nos séances. » La conseillère aimerait, notamment, voir plus de femmes en charge des gros portefeuilles et des postes importants.

Notons qu’entre 2005 et 2009, le nombre de mairesses au Québec est passé de 13 % à 27,5 %. En ce sens, la ministre de la Condition féminine, Agnès Maltais, a annoncé que des mesures seraient mises en place lors des prochaines élections municipales pour favoriser plus de candidatures féminines.

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