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L’or noir de retour dans l’Est

Oléoduc Photo: (Photo: Depositphotos)
Bousquet-Richard Simon - TC Media
Le projet de renverser le flux du pétrole de la ligne d’oléoduc entre Sarnia (Ontario) et Montréal deviendra réalité. C’est ce qu’a annoncé la compagnie Enbridge (ENB), propriétaire de l’installation, le 16 mai dernier.

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Ainsi modifié, l’oléoduc permettra d’acheminer 240 000 barils de pétrole brut par jour de Westover (Ontario) vers Montréal. Le pétrole en provenance des sables bitumineux extrait dans l’ouest du pays sera ainsi raffiné en Ontario et au Québec. Le projet de 100 M$ doit encore être soumis à l’approbation de l’Office national de l’énergie. S’il est validé, le changement sera effectif au début de 2014. Rappelons que le débit de l’oléoduc, construit dans les années 1970, avait précédemment été inversé en 1999. Il retrouvera donc sa direction d’origine.

Impacts sur l’économie locale

À la suite de cette annonce, les réactions des chambres de commerce et de l’Association industrielle de l’est de Montréal (AIEM) ne se sont pas fait attendre bien longtemps.

« Ce projet est structurant pour l’est de Montréal, pour Lévis et pour l’ensemble du Québec. Il consolidera les activités de raffinage et de pétrochimie, qui ont été durement touchées au cours des récentes années, et profitera ainsi à l’ensemble de l’économie québécoise », s’est réjoui la présidente-directrice générale de la Fédération des chambres de commerce du Québec (FCCQ), Françoise Bertrand.

De son côté, le président de Liquids Pipelines (filière d’Enbridge), Stephen J. Wuori, a expliqué que « les communautés situées le long du tracé des oléoducs bénéficieront d’une activité économique accrue. En particulier, les raffineries de l’Ontario et du Québec qui paient actuellement des primes de 20 $ le baril ou plus pour obtenir du pétrole brut en provenance de l’étranger et duquel elles sont largement dépendantes. L’accès à la production [pétrolière canadienne et américaine] aidera à uniformiser les règles du jeu pour ces raffineries, assurant leur viabilité à long terme et le maintien des emplois. »

Selon le président de la Chambre de commerce de l’est de Montréal (CCEM), Denis Risler, dans l’est de Montréal, c’est 2000 emplois qui seront ainsi maintenus. Mais ce n’est pas le seul avantage puisque « le projet pourrait entraîner une diminution du prix de l’essence dans la région métropolitaine à moyen terme, ce qui améliorera la productivité de notre économie », croit le président de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain (CCMM), Michel Leblanc.

Bénéfique d’un point de vue économique, le transport par oléoduc le sera également sur le plan environnemental, assurent les chambres de commerce et l’AIEM. Selon eux, l’oléoduc permettra de réduire de 40 % les importations de pétrole brut étranger transporté par navires sur le fleuve Saint-Laurent.

Selon l’AIEM, « [le projet] ne comporte pas d’impacts environnementaux additionnels significatifs sur le plan local et bénéficierait à l’ensemble de la collectivité de l’est de Montréal. »

« Le projet s’inscrit d’ailleurs dans une prise de conscience collective de l’importance des ressources naturelles pour la métropole », conclut M. Leblanc.

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