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Compressions: les CPE de Pointe-aux-Trembles et Montréal-Est se mobilisent

Photo: TC Media/Samantha Velandia

Au lendemain de la manifestation contre les compressions budgétaires dans les centres de la petite enfance (CPE), des établissements de l’est de Montréal lancent un avertissement au gouvernement: si ce dernier va de l’avant avec les coupes de 120 M$, ils n’auront d’autre choix que de réduire la qualité des services et de procéder à des mises à pied.

En conférence de presse, les directions et comités de parents de tous les CPE de Pointe-aux-Trembles et de Montréal-Est, ainsi que la députée de Pointe-aux-Trembles, Nicole Léger, ont dénoncé d’une seule voix les compressions.

«Nous sommes réunis ici afin de nous mobiliser et envoyer un message clair au gouvernement: ces coupes doivent être annulées. Il faut le faire non seulement afin de nous assurer que nos petits Québécois ont droit à une éducation de qualité, mais aussi afin de sauvegarder tous les emplois qui sont en péril au moment où on se parle», a affirmé Mme Léger, qui a occupé le poste de ministre de la Famille de 2012 à 2014.

Selon Brian Naud, directeur général du regroupement des CPE de l’île de Montréal, près de 900 postes sont en jeu dans la métropole.

«Ce sont toutes des personnes qui perdront leur emploi au lendemain de l’adoption du budget si le gouvernement va de l’avant avec ces compressions, dit-il. Nous estimons que 98 % de ces personnes sont des femmes qui ne pourront pas travailler dans un autre domaine en raison de leur formation très précise en tant qu’éducatrices à la petite enfance.»

À Montréal-Est et Pointe-aux-Trembles, des mises à pied ont déjà eu lieu au courant des dernières semaines. Au total, quatre postes administratifs ont été abolis.

«La semaine dernière, j’ai dû couper les postes de deux directrices adjointes et d’un préposé, explique Mélanie Francoeur, directrice du CPE La Grosse Maison au centre Le Mainbourg. Je ne sais plus quoi faire, l’ambiance est de plus en plus lourde au travail.»

Point de non-retour
Stéphane Laroche, directeur du CPE Palou la Coccinelle, indique que son établissement atteindra le point de non-retour en ce qui concerne la qualité des services offerts aux enfants si le gouvernement va de l’avant avec les compressions annoncées.

«Nous n’avons plus de marge de manœuvre. Malgré tous nos efforts pour réduire nos dépenses, optimiser nos effectifs et organiser notre travail, on nous demande de nous serrer encore plus la ceinture. Nous avons fait nos devoirs, mais si ces coupes ont lieu, les enfants seront affectés».

Mme Léger rappelle l’augmentation allant jusqu’à 174 % des tarifs de service de garde.

«On demande aux parents de payer plus pour moins de services. Cette situation est inacceptable!», conclut-elle.

La journée même de la conférence de presse, le premier ministre Philippe Couillard est resté ferme, laissant entendre que ce réseau devrait aussi contribuer au contrôle des coûts.

Ce qu’ils ont dit
«Les coupes vont mener à des réductions d’heures, voire même à des pertes d’emploi. Pourtant nos établissements n’ont pas de structure superflue. Ce sont des personnes dévouées au bien-être des enfants. Ce n’est pas l’incertitude perpétuelle qui règne actuellement qui contribue à assurer un climat de travail sain et centré sur nos jeunes.» – Maxime Côté, directeur du CPE Les petits lutins de Roussin.

«Ce qui arrive en ce moment est un abandon total des familles qui font le choix d’un réseau public de qualité, accessible et reconnu. À cela s’ajoute la modulation des tarifs qui ont grimpé jusqu’à 174 % selon les revenus des parents, et qui va frapper de plein fouet bien des gens au moment où ils complèteront leur rapport d’impôt 2015» – Manon Brodeaur, directrice du CPE Tante Michèle.

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