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Agrile du frêne: des proprios laissés sur leur faim

Photo: Gracieuseté de Guillaume Tessier

Une rencontre sur un nouveau programme d’aide financière municipal pour la lutte contre l’agrile du frêne a eu un effet mitigé parmi des propriétaires de résidences dans Rivière-des-Prairies—Pointe-aux-Trembles jeudi soir.

Tenue dans une salle comble à la Maison du citoyen, la rencontre servait à expliquer une nouvelle aide financière à l’abattage de frênes malades sur les propriétés privées, ainsi que les modalités de l’aide financière à l’injection du biopesticide TreeAzin.

Rivière-des-Prairies—Pointe-aux-Trembles compte parmi les arrondissements montréalais les plus infestés par l’agrile du frêne, selon la Ville. Sur un peu plus de 17 200 frênes recensés sur le domaine public de l’arrondissement, 778 ont été abattus et 2138 traités par injection, tandis que 804 arbres ont été plantés en 2016. Les données concernant les arbres du domaine privé n’ont pas été dévoilées par l’arrondissement, mais des propriétaires ont expliqué posséder une dizaine, voire une vingtaine de frênes à risque d’être infectés sur leurs terrains.

Parmi eux, plusieurs sont insatisfaits de l’aide fournie par la Ville. D’autres ont déploré le fait que la subvention pour l’abattage ne couvrira pas l’année 2016.Toutefois, tous ne sont pas satisfaits de l’aide fournie par la Ville. Des propriétaires ont expliqué posséder une dizaine, voire une vingtaine de frênes sur leurs terrains. D’autres ont déploré le fait que la subvention pour l’abattage ne couvrira pas l’année 2016.

« J’ai été obligé de faire abattre mes arbres en décembre […] C’est choquant», s’est emporté un résident avant de claquer la porte de la rencontre.

«D’après les calculs de six émondeurs et des gens du 311, si on me charge 600$ pour chaque arbre à abattre, la Ville m’en rembourserait juste 150$», a relaté Guy Gauthier, porte-parole du regroupement citoyen Comité de vigilance du frêne.

«Je dois faire traiter mes frênes aux deux ans pour toute sa durée de vie. C’est comme une taxe déguisée pour quelqu’un qui voudrait acheter ma maison.»
– Guy Gauthier


L’aide pour l’abattage
Annoncée le 20 avril dernier, elle offrira 5$ le centimètre de diamètre par arbre à abattre jusqu’à concurrence de 4000$ par propriété résidentielle. Pour en bénéficier, les demandeurs devront obtenir un permis d’abattage et accepter la plantation, sans frais, d’un arbre plus petit pour chaque frêne abattu. L’aide doit d’abord être adoptée par le conseil municipal en septembre prochain. Elle couvrira alors tout 2017.


Tout ou rien
Au lieu d’avoir à les assumer seuls, des propriétaires ont notamment soulevé l’idée de collectiviser les coûts, en imposant une taxe à toutes les adresses civiques par exemple ou même en faisant appel aux autres ordres de gouvernement.

«C’est un désastre cette infestation, alors pourquoi les gouvernements provincial ou fédéral n’aideraient-ils pas comme ils le font pour les inondations», a soulevé Domenica Roda.

L’aide à l’abattage est un bon début, mais au final, les propriétaires préféreraient ne rien débourser.

«La population de l’arrondissement est vieillissante et doit donc payer tout ça avec son argent de retraite. Ça ne devrait pas nous coûter quoique ce soit», a revendiqué Yolaine Frisko, résidente de Rivière-des-Prairies.

Problème partagé
Selon les représentants de la Ville, il n’est pas réaliste d’espérer que celle-ci assume entièrement les coûts sur les propriétés privées.

«Ce qu’on fait, c’est de vous soutenir le plus possible dans ce problème et partager une partie du fléau», a fait valoir Daniel Hodder, directeur au Service des grands parcs, du verdissement et du Mont-Royal.

Toutefois, l’élu responsable du dossier au comité exécutif de la Ville de Montréal s’est montré intéressé à l’idée de créer un «comité d’éthique» pour les fournisseurs de service, afin d’éviter les hausses de prix vertigineuses et la désinformation.

«Si des entrepreneurs vous disent que la subvention est éligible qu’une seule fois, c’est faux. Elle l’est chaque deux ans si besoin il y a», a assuré le maire de Mercier—Hochelaga-Maisonneuve, Réal Ménard.


Montréal, zone à risque
En raison d’une ordonnance du comité exécutif de la Ville de Montréal, tous les propriétaires possédant des frênes éligibles ont maintenant l’obligation de les faire diagnostiquer et, s’il y a lieu, de les faire traiter ou abattre.

Ils peuvent également tous se prévaloir du remboursement de 50% des coûts d’injection. Pour l’aide pour l’abattage, ils devront attendre son adoption par le conseil municipal en septembre. L’aide couvrira alors tout 2017.

Mercredi dernier, le comité exécutif a étendu les zones jugées à risque à l’ensemble du territoire de la Ville. Seulement 20% des frênes situés dans ces zones ont été traités au TreeAzin entre 2015 et 2016, estime la Ville.

 

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