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Des citoyens expriment leurs inquiétudes sur le centre de compostage

Des citoyens ont exprimé leurs inquiétudes face à l'implantation d'un centre de compostage au nord-est de l'autoroute 40 et du boulevard Saint-Jean-Baptiste. Photo: TC Média - Simon Bousquet

Une quinzaine de citoyens, d’entrepreneurs et de représentants d’organismes ont pris la parole lors des séances de consultation publique sur l’implantation d’un centre de compostage à Rivière-des-Prairies, qui se sont tenues les 12 et 13 novembre, au centre communautaire Roussin.

Lors de la première soirée de consultation, tous les intervenants se sont opposés au projet ou ont émis de sérieuses réserves. À la suite de ce processus, l’Office de consultation publique de Montréal (OCPM) formulera des recommandations aux élus municipaux. La publication de ce rapport est prévue pour le début de l’année 2015.

Équité territoriale
Vincent Marchione du comité de vigilance environnementale de l’est de Montréal (CVEEM) a été le premier à prendre la parole. Citant un rapport de l’Institut de recherche en économie contemporaine (IRÉC), il a affirmé que l’investissement global de 237M$ pour les cinq centres aurait un impact minime sur l’environnement.

«Par rapport à l’enfouissement, la biométhanisation n’a pas un effet d’évitement plus important que le compostage ou l’épandage direct», peut-on lire dans ce rapport.

Le président du CVEEM a également soulevé l’enjeu de l’équité territoriale.

«On demande à la population de l’est de Montréal d’accepter un projet refusé par la population de Saint-Michel. Pourtant, il avait été clair que l’équité territoriale serait respectée lors de la présentation initiale du projet devant l’OCPM», a-t-il affirmé.

«L’extrême Est ne veut plus être la poubelle de l’Île. Notre cour est pleine!», a insisté Vincent Marchione.

Cet argument a été repris par la citoyenne Nicole Loubert qui a rappelé l’historique du traitement des matières résiduelles dans l’Est.

Le porte-parole de l’opposition en matière d’environnement à l’hôtel de ville, Sylvain Ouellet, était également présent à la consultation. L’élu de Projet Montréal a soutenu que la mise en service du centre de traitement par biométhanisation de LaSalle, prévu en 2020, devrait entrer en fonction avant celui de Montréal-Est. Le conseiller de Saint-Michel a d’ailleurs rappelé qu’il s’agissait d’une recommandation de l’OCPM.

Inquiétudes du milieu des affaires
Il n’y a pas que les environnementalistes qui s’inquiètent du projet, des gens d’affaires s’y sont également opposés lors de la séance.

Jacques Beaudry du grossiste en alimentation Beaudry et Cadrin, une entreprise familiale établie dans l’Est depuis 1917, s’est montré très inquiet pour son commerce. Il craint que les odeurs et la vermine n’altèrent les produits alimentaires de son entrepôt situé à 75 mètres du nouveau centre.

«S’il y a de la contamination, je ne m’en relèverais pas et ce sont 240 emplois qui seront perdus!», a souligné Jacques Beaudry.

«Ça fait quatre générations qu’on investit dans notre entreprise de Pointe-aux-Trembles, et on me demande maintenant de prendre un risque pour un centre de compostage», a déploré l’homme d’affaires. Il craint également que la proximité avec le centre de compostage affecte la réputation de son commerce qui alimente 30% des épiceries québécoises.

Le promoteur des terrains situés à proximité du futur centre de compostage s’est également opposé au projet lors de l’assemblée. L’entreprise 2863-2321 Québec inc. estime que le centre de compostage met en péril son plan de développement pour les terrains situés au sud de l’autoroute 40.

Ce projet comprend notamment l’implantation de trois concessionnaires automobiles, d’un immeuble à bureau, d’un restaurant et d’un hôtel.

«C’est une décision politique qui ne prend pas en compte les projets qui sont en cours dans ce secteur», a déploré Dany Tremblay de 2863-2321 Québec inc.

Camionnage
Enfin, le camionnage a été un enjeu soulevé par les citoyens, dont Jean Lapointe du Collectif en environnement de Mercier-Est. Le regroupement a d’ailleurs demandé que les camions ne soient pas autorisés à circuler sur les rues Sherbrooke et Notre-Dame.

À terme, 5400 camions par année entreront et sortiront du centre de compostage.

Pour pallier ce problème, le citoyen Dubreuil a suggéré d’effectuer le transport entre les sites par train ou de localiser toutes les installations au même endroit. Il a également réfuté l’argument de la Ville qui soutient qu’il n’y a pas suffisamment de place sur ce terrain. Le citoyen a fait remarquer que de nombreux terrains sont en vente à proximité du site prévu.

Selon les normes du ministère de l’Environnement, le centre de compostage et celui de biométhanisation doivent cependant être séparés d’une distance de 500 mètres.

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