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Ils poussent les commerces à s’adapter aux tout-petits

Mother and baby in shopping mall Photo: Getty Images/iStockphoto

Un organisme de Rivière-des-Prairies tente de sensibiliser commerçants et restaurants du quartier de s’adapter à la nouvelle démographie d’un arrondissement qui accueille de plus en plus de nouveaux nés.

«Un jour, alors que j’étais dans une pharmacie de Rivière-des-Prairies, mon enfant voulait absolument aller à la salle de bain», raconte Sonia Longpré-Marcoux, agente de développement au sein d’1, 2, 3 GO !

«Mais on m’a refusé l’accès, disant qu’elle était réservée aux employés. Il a fallu se rhabiller, laisser le sac plein d’affaires, aller dans un restaurant voisin. Et j’ai dû refaire mes achats plus tard. Mais ailleurs.»

Cette scène est loin d’être unique dans l’arrondissement, selon cet organisme communautaire qui vient de lancer sa campagne Pro famille.

«Nous voulons nous assurer que les commerces et les lieux publics soient accueillants pour les familles, qu’ils prennent en considération leur réalité», explique Stéphanie Élément, coordonnatrice de ce projet.

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Le nombre de naissances à Rivière-des-Prairies entre le 1er avril 2015 et le 31 mars 2016 selon l’organisme.

140 commerces déjà consultés
Alors que la population de Rivière-des-Prairies n’a cessé de croître ces dernières années avec l’arrivée notamment de jeunes familles attirées par des prix de l’immobilier attractifs par rapport au reste de l’île de Montréal, 1, 2, 3 GO ! souhaite «créer un environnement sain, sécuritaire et favorable au bien-être des enfants», reprend Stéphanie Élément.

Depuis la fin de l’été, l’organisme est allé à la rencontre de près de 140 commerces, détaillants, restaurants, pharmacies et même garages et cliniques dentaires afin de les «sensibiliser» mais également de leur proposer d’adhérer à cette campagne en obtenant une vignette qui sera affichée sur la vitrine extérieure de l’établissement.

img_4094Pour y parvenir, ce dernier doit répondre à plusieurs critères réfléchis en concertation avec un comité de parents: avoir un personnel accueillant et facilitant, un accès facile avec poussette, détenir une table à langer avec poubelle, un accueil favorable pour allaiter ou nourrir un poupon ainsi que des toilettes accessibles pour les tout-petits.

Deux autres critères ont également été ajoutés pour les restaurants: la présence de chaises hautes ou de bancs d’appoint, ainsi qu’un menu pour enfants.

«Ils ont tout à y gagner»
Si une quarantaine d’établissements consultés ont déjà répondu favorablement à cette initiative, l’organisme ne souhaite «forcer personne» et espère les convaincre des bienfaits d’une telle approche.

«Certains sont craintifs, ont peur qu’on vienne chez eux juste pour aller aux toilettes. On tente de les rassurer. On leur dit qu’ils ont tout à y gagner. S’ils rendent service à des parents, eux vont revenir et en parler à leurs voisins», assure Sonia Longpré-Marcoux qui n’attend pas nécessairement des changements majeurs.

«On sait que tous ne peuvent avoir une porte automatique par exemple, mais si l’on peut trouver un mécanisme pour coincer une porte, ce serait déjà une preuve de bonne volonté.»

Une vingtaine de commerces ont pour l’instant refusé d’adhérer à ce programme, prétextant ne pas viser cette clientèle spécifique ou ne pas pouvoir, pour des raisons logistiques, apporter différentes modifications à leur établissement.

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