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60 ados viennent parler cyberintimidation

La cyberintimidation, c’est le lot de la génération des milléniaux. Le SPVM, qui est intervenu plusieurs fois dans les écoles du quartier pour enquêter sur des publications de photos compromettantes, a rencontré les jeunes lors d’une conférence pour les avertir que ce qui se passe sur Facebook ou Snapchat peut être dévastateur…et criminel.

Il est mercredi soir, début février. Alors qu’il fait un froid glacial à l’extérieur, plus de 60 adolescents sont entassés dans la salle du Centre Communautaire de Rivière-des-Prairies pour écouter attentivement un policier. Normand Séguin, agent communautaire du Poste de quartier 45, est venu leur parler sans détour d’un phénomène grandissant.

«Souvent, ils ne sont pas conscients de l’impact de ce qu’ils publient, que le monde virtuel a des répercussions dans le réel», souligne l’agent Séguin.
En 2016 par exemple, le SPVM est intervenu deux fois dans RDP pour des «partys Facebook» qui ont dégénéré. Des jeunes avaient invité quelques amis chez eux par l’intermédiaire des réseaux sociaux. Des gens mal intentionnés ont intercepté et partagé l’invitation. Résultat: la fête a viré au cauchemar lorsque des centaines de personnes ont envahi les lieux.

D’autres comportements peuvent avoir des conséquences plus lourdes.
Les agents recensent en moyenne trois histoires par an où de jeunes filles voient des photos d’elles nues, publiées sans leur consentement sur les réseaux sociaux par d’anciens petits amis ou autres connaissances. La publication de ces images intimes, un acte qualifié de «vengeance pornographique», peut mener à des accusations de production, distribution et possession de pornographie juvénile.

Agent Normand Séguin

Des histoires bien réelles
Pour capter l’intérêt des jeunes venus assister à la conférence, Normand Séguin utilise des captures d’écran de publications qui ont été faites sur de vrais comptes Facebook, masquant l’identité des utilisateurs.
Mais briser les mythes et séparer le vrai du faux, demeure difficile.

«Et si je like?», demande l’un des jeunes au sujet d’une publication répréhensible.
«Et si on m’envoie une photo de quelqu’un nu, je suis coupable?», s’inquiète un autre, exprimant une crainte qui semble partagée par l’ensemble des adolescents dans la salle.

Pour démystifier le phénomène, l’agent Séguin prend la peine de répondre à chaque question et illustre son propos avec des histoires dont il a été témoin.
«C’est intéressant d’en apprendre plus sur la cyberintimidation. Ça touche peut-être plusieurs personnes autour de nous sans qu’on le sache», explique Franceska, 17 ans.

Un programme porté par le SPVM
Cette conférence sur les réseaux sociaux, leurs usages et leurs déviances était la dernière d’une série de quatre rencontres qui ont débuté en octobre. Regroupé sous le programme Donne-moi un lift, ces conférences financées par le SPVM et organisées par la Maison des Jeunes de Rivière-des-Prairies, ont abordé différents thèmes comme la criminalité, le civisme ou encore la sexualité.

«Le but est d’éviter la criminalité juvénile dans le quartier en faisant de la prévention», rappelle Constance Vincent, directrice de la Maison des Jeunes de RDP, qualifiant de «succès» cette première édition de Donne-moi un lift.

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