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Inquiétudes pour la sécurité du personnel après une attaque à l’Institut Pinel

Photo: Google Maps

Sept patients du service des adolescents de l’Institut Philippe Pinel de Montréal (IPPM) ont tendu un piège à des agents d’intervention vendredi 20 juillet. Quatre employés ont été blessés et une enquête paritaire est ouverte.

Les faits sont survenus vers 18h30 dans cet hôpital psychiatrique à sécurité maximale de Rivière-des-Prairies qui accueille des patients avec un potentiel élevé de dangerosité et violence. Deux d’entre eux ont simulé une bagarre pour attirer des agents d’intervention dans l’unité des adolescents qui rassemble des jeunes âgés de 12 à 18 ans. Sept patients qualifiés de «grands gaillards» par les représentants syndicaux s’en sont alors pris à ces employés chargés de maintenir la sécurité sur le site de l’IPPM. Après de longues minutes et avec l’aide de renforts, la situation a finalement été maîtrisée.

«[Cet] événement est une situation exceptionnelle. Lorsqu’un patient se désorganise, il est possible qu’il blesse quelqu’un. […] Toutefois, un groupe de patients qui s’organise, tel que vécu la semaine dernière, c’est exceptionnel. Ce cas requiert présentement toute notre attention», explique Julie Benjamin, responsable du service des communications de l’IPPM.

Quatre employés ont été légèrement blessés lors de cet événement. Trois agents d’intervention et un sociothérapeute souffrent de côtes fêlées ou d’ecchymoses. Par ailleurs, des armes artisanales ont aussi été retrouvées dans l’unité où a eu lieu cette attaque, même si elles n’ont pas été utilisées par les patients.

Une enquête paritaire a été ouverte au sein de l’établissement en collaboration avec l’association paritaire pour la santé et la sécurité du travail du secteur des affaires sociales (ASTASS) afin de faire la lumière sur ces événements et de comprendre les éventuelles failles dans la sécurité de l’institut.

«Les procédures semblent avoir été suivies et [les employés] se sont mobilisés pour répondre à la situation. L’enquête en cours devrait permettre d’identifier les mesures à prendre. Tout ce qu’il est possible de faire sera fait», promet Mme Benjamin.

Inquiétudes
Cet incident sème toutefois l’inquiétude au sein du personnel de l’institut. En raison de la dangerosité des patients, les risques sont quotidiens – deux autres employés ont d’ailleurs été victimes d’attaques individuelles dans d’autres unités durant la fin de semaine dernière – mais le caractère organisé de cet événement remet en question les dispositifs de sécurité.

«On a eu affaire à une agression qui a touché les agents d’intervention qui sont le dernier rempart au sein de l’institut. Cela a un impact dans tout le reste de Pinel. Qu’eux se fassent blesser, ça frappe l’imaginaire», affirme Gyslain Gaudet, vice-président de la section du Syndicat canadien de la fonction publique à l’IPPM.

Ce dernier espère que l’enquête permettra d’améliorer la sécurité qu’il juge incomplète. Il évoque par exemple des manques d’équipements et notamment de gants en kevlar pour les unités d’intervention.

«On ne peut pas traiter Pinel comme un simple hôpital, la clientèle est dangereuse et imprévisible. Il y a des éléments répétés qui remontent de nos agents d’intervention, donc il faut améliorer cette situation», lance-t-il.

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