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Une année importante pour les organismes communautaires

Photo: Quentin Parisis - Informateur RDP

La Corporation de développement communautaire vient de mettre sur pied un plan d’action ambitieux, qui va concentrer une bonne partie de ses efforts en 2019. Il lui faudra néanmoins se faire aussi entendre des pouvoirs publics sur le problème des taxes pour les OBNL et sur l’aménagement du futur Espace Rivière.

 

L’amélioration de l’offre des transports et son accessibilité sociale, grâce à la mise en place d’une tarification adéquate en fonction du revenu des ménages, figurent en haut de la liste des objectifs de la Corporation de développement communautaire (CDC), avec la création de pôles de proximité pour le commerce alimentaire et la volonté d’appuyer la mixité interculturelle et intergénérationnelle dans le quartier.

«Avec le lancement du plan d’action à l’automne dernier, on démarre un nouveau cycle de mobilisation et de concertation dans le quartier, avec des stratégies pour les trois priorités qui ont été établies», explique Mathieu Leclerc, directeur de la CDC.

L’enjeu des locaux toujours central

Alors que plusieurs organismes communautaires rencontrent toujours des difficultés pour évoluer dans des locaux adaptés à leurs besoins et leurs missions, la création prévue de l’Espace Rivière est censée répondre en grande partie à cette problématique.

Pourtant, en l’état, le projet ne suscite pas un enthousiasme débordant auprès de Mathieu Leclerc et des organismes qu’il représente.

«Dans le projet qui nous a été présenté, certains éléments ne conviennent pas aux besoins», explique-t-il, ajoutant que, pour l’instant, le projet «ne répond qu’en faible partie aux attentes des organismes».

Loin de remettre en cause le projet dans sa totalité et conscient «qu’il faut faire des choix» et que «toutes les demandes des organismes ne peuvent être satisfaites», Matthieu Leclerc s’inquiète néanmoins de la mise en commun complète des espaces. Ainsi, dans le projet tel qu’il lui a été présenté, tous les organismes seraient réunis dans un seul et même espace, avec une mise en commun des services, des équipements et des accessoires malgré le fait que «chaque organisme est autonome, a ses besoins, ses membres, sa gouvernance et ses missions».

«C’est comme demander à plusieurs entreprises différentes de faire comme si elles étaient une seule et même entité. Ce n’est pas réaliste. Sur le principe, partager une cuisine ou des salles d’activités, tout le monde est d’accord, mais chaque organisme a aussi besoin de ses propres locaux», poursuit-il.

Une lettre, signée par neuf des dix organismes censés intégrer le futur Espace Rivière, a été adressée avant les fêtes à l’arrondissement, aux élus et au responsable du projet.

La mairesse de l’arrondissement Caroline Bourgeois a pris le temps de s’entretenir avec M. Leclerc et assure avoir entendu ses revendications. Une démarche, orchestrée par l’arrondissement et une consultante externe, est en cours pour rectifier les éléments problématiques. Mme Bourgeois assure également qu’un suivi est effectué par la Ville de Montréal.

S’il demeure encore trop tôt pour avancer un montant et un échéancier précis, la mairesse explique cependant que les ajustements réclamés par les organismes communautaires ne devraient pas provoquer de retards puisqu’ils concernent l’aménagement intérieur et non la construction.

Appelé à accueillir une bibliothèque et un espace culturel en plus des organismes communautaires, l’Espace Rivière est «un projet majeur» aux yeux de Caroline Bourgeois, qui s’engage donc à suivre chaque étape de développement.

Les taxes au menu

La question des taxes sur les bâtiments non résidentiels qui accueillent des OBNL figure aussi dans les enjeux auxquels il faudra répondre en 2019.

«L’objectif est que les OBNL, qui ont parfois du mal à financer les salaires ou les activités, ne payent pas les mêmes taxes que les entreprises qui font des milliers ou des milliards de bénéfices par année», explique M. Leclerc.

Un comité, qui regroupe des intervenants des différents quartiers, est en action depuis deux ans. Il se réunit tous les deux mois et a déjà eu une rencontre avec Rosannie Filato, responsable de ces dossiers à la ville de Montréal. 2019 doit permettre de poursuivre ce travail de sensibilisation auprès des pouvoirs publics.

Mathieu Leclerc «ne s’attend pas à avoir une réponse tout de suite», mais il prévient que «l’intention est d’augmenter la pression au fur et à mesure de l’année».

 

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