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Sauver la mémoire de Rivière-des-Prairies?

Leduc-Frenette Samuel - TC Media
Il y a quelques mois, des centaines de vieilles photos publiées au cours des années dans l’Informateur ont été envoyées au Centre régional d’archives de Lanaudière. La raison étant qu’il n’existe pas, dans l’arrondissement Rivière-des-Prairies—Pointe-aux-Trembles (RDP-PAT), de lieux officiels pour préserver ce genre de documents. La Société historique de RDP (SHRDP) a récemment abordé le sujet avec la mairesse Chantal Rouleau, qui s’est montrée préoccupée par la situation.

Pour la présidente de la SHRDP, Louise Bernard, qui a sollicité cette rencontre, il ne faut pas tarder à adopter des orientations de conservation des archives afin d’éviter que des citoyens se débarrassent de documents de valeur.

« Il y a bien des cas de gens qui ont hérité de maisons familiales […] et qui ont pu récupérer toutes les choses de leurs grands-parents et de leurs parents », dit-elle. Mais encore faut-il que ces personnes soient sensibilisées à la conservation.

D’autres citoyens, comme Maurice Paré, fils d’un ancien maire de la ville de RDP, veulent absolument que le patrimoine qu’ils légueront à la collectivité demeure dans le quartier.

« Si je dis à M. Paré qu’il faut aller porter ses documents à la Grande Bibliothèque, il ne va jamais vouloir », juge-t-elle. L’homme voudrait idéalement que la SHRDP s’en occupe, lui qui a des papiers officiels qui remontent au début du XXe siècle.

Pour ce faire, il faudra toutefois que la SHRDP ait de plus grands espaces. Actuellement, l’organisme a une salle de réunion et un local de rangement pour les archives.

De plus grands locaux ne suffiraient pas à eux seuls, estime Mme Bernard.

« Il faudrait avoir une politique d’acquisition des archives un peu agressive pour aller en chercher, […] pour montrer comment c’est bien organisé, bien digitalisé », indique-t-elle.

Les services d’une archiviste, enfin, pourraient aider les bénévoles de la SHRDP à classer tous les documents qu’ils ont récoltés et qu’ils récolteront.

L’arrondissement ouvert

Selon Mme Bernard, la mairesse de RDP-PAT et la conseillère Caroline Bourgeois se sont montrées ouvertes à ces demandes. « Je n’ai vu que des choses positives, affirme-t-elle. Je suis une optimiste de nature. »

Mme Bourgeois confirme cette lecture de la situation. Apprendre que le Centre régional d’archives de Lanaudière a récupéré des documents montréalais l’a frappé tout autant que la mairesse. La conseillère se dit tout de même rassurée de savoir que cette institution basée à L’Assomption ait l’expertise nécessaire pour traiter les photos de l’Informateur. Le Centre possède de 6000 à 7000 boîtes d’archives, dont un ouvrage datant de 1651.

Mme Bourgeois ne sait toutefois pas quand ni comment pourrait s’articuler une éventuelle politique d’acquisition ou de conservation des archives de RDP.

Elle répète néanmoins que la question de l’espace disponible pour les organismes parvient de façon récurrente à ses oreilles.

« On tente vraiment du mieux possible de trouver des solutions pour les accommoder, dit-elle. C’est tout un défi, parce qu’on ne veut pas sortir un organisme pour en mettre un autre. »

L’exemple de Pointe-aux-Trembles

De l’autre côté de l’autoroute 40, à PAT, l’Atelier d’histoire de la PAT semble satisfaite de sa situation.

« On a une archiviste bénévole qui est retraitée et nous avons suffisamment d’espace pour protéger nos archives de toutes sortes », soutient Claude Belzil, conservateur pour l’organisme.

« Pour l’instant, nous n’avons pas de plans de développement, mais le jour où on aura trop d’archives et pas assez de place, la question va se poser. »

Pour ce qui est de son financement, l’Atelier d’histoire a bénéficié, au cours des années, de deux subventions de la part de Bibliothèque et Archives nationales du Québec.

L’une d’elles, à hauteur de 6000 $, a servi à financer le traitement d’un fonds de 100 000 photos léguées par un ancien photographe de l’Avenir de l’Est.

« Dans le soutien qu’ils nous donnent, il y a un montant d’argent prévu pour acheter de l’équipement répondant aux normes archivistiques », relate-t-il, de quoi faire envie à la SHRDP.

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