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Les Italiens de RDP pourront voter

Leduc-Frenette Samuel - TC Media
Les 24 et 25 février, les Italiens se rendront aux urnes pour élire un nouveau gouvernement. Partout dans le monde, les diasporas italiennes voteront pour des députés et des sénateurs locaux qu’ils enverront à Rome. Bien que le gouvernement du Canada ne soit pas favorable aux circonscriptions étrangères sur son territoire, les Italo-Canadiens pourront quand même voter par correspondance.

Il y a un mois, certains médias avaient créé un tollé parmi les membres de la communauté italo-canadienne qui sont autorisés à voter aux élections en Italie. D’après ce qui était rapporté, Ottawa allait s’opposer à des élections italiennes en sol canadien. Aucun représentant du gouvernement n’a toutefois confirmé cette rumeur.

Le conseiller de Rivière-des-Prairies (RDP), Giovanni Rapanà, avait même fait part de ses craintes au premier ministre Stephen Harper, lui rappelant dans une lettre que les « États-Unis, l’Australie, l’Argentine, le Brésil, l’Uruguay, le Venezuela, l’Afrique du Sud et autres pays [ont] autorisé depuis longtemps leurs citoyens italiens à voter, mais aussi à se porter candidats aux élections générales italiennes ».

Selon lui, le ministre des Affaires étrangères du Canada John Baird s’est finalement entendu avec le gouvernement italien pour que les élections soient prévues en sol canadien.

2006 et 2008

Selon M. Rapanà, qui siège également au Conseil général des Italiens de l’étranger pour le Canada, le gouvernement du Canada a finalement décidé de conserver la position qu’il avait adoptée lors des élections italiennes de 2006 et 2008. À cette époque, les conservateurs n’avaient pas la majorité des sièges aux Communes, et ne pouvaient donc pas s’opposer trop vivement aux scrutins étrangers sur son territoire.

« En 2006, il y avait un gouvernement libéral [jusqu’au 23 janvier], donc on a eu un peu le jeu facile en termes de pression sur les députés. Les parlementaires qui sont liés à la communauté italienne, comme Pierre Pettigrew », qui était député dans la circonscription de Papineau, où il y a une forte représentation de la communauté italienne, nous étaient favorables, soutient-il.

« En 2008, il y avait un gouvernement conservateur minoritaire, donc les libéraux pouvaient encore jouer un rôle important. »

Les circonscriptions étrangères acceptées ?

Bien que M. Rapanà se réjouisse de ce changement de cap, il est impossible d’avoir la position exacte d’Ottawa dans ce dossier. Questionné à ce sujet, un porte-parole du ministère des Affaires étrangères et du Commerce international (MAECI) répond seulement que le gouvernement a « accusé réception à l’Italie de sa demande et lui [a] expliqué les raisons justifiant la politique canadienne ».

Sans autres explications, ce même porte-parole invite ensuite à consulter une note intitulée « Les élections étrangères au Canada et les circonscriptions électorales étrangères ». Émise en septembre 2011, elle stipule que les pays qui veulent monter des bureaux de vote au Canada doivent aviser le gouvernement canadien tôt avant leurs élections.

« Il faut également souligner que le gouvernement du Canada continuera de refuser en principe toute demande d’autres États d’ajouter le Canada à leurs circonscriptions électorales extraterritoriales respectives », est-il ensuite écrit.

Est-ce que cela veut dire que la circonscription italienne extraterritoriale composée des Caraïbes et de l’Amérique du Nord est contraire à ce principe? Encore là, il est impossible d’avoir une réponse du MAECI.

Le consulat d’Italie à Montréal refuse également de se prononcer dans ce dossier, demandant aux journalistes de se référer à son ministère des Affaires étrangères, à Rome, pour toutes questions.

Le consulat est seulement habileté à répondre aux questions des Italo-Canadiens qui voudraient savoir, par exemple, s’ils sont sur la liste électorale. Selon M. Rapanà, environ 140 000 d’entre eux seront appelés à voter par correspondance d’ici le 21 février, avant 16 h.

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