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Tanguay pour le bilinguisme

Leduc-Frenette Samuel - TC Media
Réagissant au projet de loi 14 qui vise à renforcer les pouvoirs de la Loi 101, le député de LaFontaine et porte-parole de l’opposition officielle pour la Charte de la langue française, Marc Tanguay, indique qu’il désirerait que les Québécois soient plus bilingues, ce qui constitue un avantage dans le monde d’aujourd’hui. Par ailleurs, il soutient que ce projet de loi pourrait troubler la « paix linguistique » dans la province.

« Au Québec, on veut être ouvert sur le monde, on veut être capable de tirer notre épingle du jeu, alors le bilinguisme fait en sorte qu’aujourd’hui, une personne qui parle le français au Québec doit être capable également de s’exprimer en anglais », lance M. Tanguay.

Lors de l’annonce du projet de loi 14 faite par la ministre de l’Immigration Diane De Courcy, M. Tanguay avait affirmé qu’il s’était senti comblé d’avoir eu la chance de parler anglais durant sa carrière, rapportait récemment le quotidien Le Devoir.

Heureux que le gouvernement de Pauline Marois recule sur son idée de rendre obligatoire le cégep en français pour les francophones et les allophones—eux qui doivent fréquenter inévitablement l’école primaire et l’école secondaire françaises depuis 1997—, M. Tanguay voit dans l’ajout ou dans le renforcement des cours de langues secondes au collégial un choix éclairé.

Le député s’inquiète toutefois de la portée que pourrait avoir un test de français langue seconde sur un nouvel arrivant qui, par exemple, se serait inscrit à un cégep anglophone. S’il parle moins bien le français, ce test pourrait retarder sa diplomation.

Droits individuels

Le député du quartier Rivière-des-Prairies ne s’oppose pas non plus directement au projet de la ministre De Courcy d’enchâsser le droit de vivre en français dans la Charte québécoise des droits et libertés, mais demeure très prudent.

« On aura l’occasion d’en faire le débat, prévient-il. Je pense qu’il faut faire attention aux implications que ça pourrait avoir, parce que la Charte des droits et libertés a une valeur quasi constitutionnelle, donc pourrait venir invalider d’autres lois.

« On est dans une paix linguistique, ajoute-t-il. On a un objectif commun qui est de voir s’épanouir le français, mais on veut par ailleurs qu’il n’y ait pas d’atteintes non justifiées ou déraisonnables aux libertés individuelles. »

Tout comme son chef par intérim Jean-Marc Fournier, M. Tanguay a peur que le projet de loi 14 donne des pouvoirs de police politique de la langue au ministre responsable de la Charte de la langue française.

Questionné sur la définition de « police politique », le député répond qu’il s’agit en fait du pouvoir de la ministre de faire enquête à la place de l’Office de la langue française.

Ce n’est donc pas une police soumise à un parti politique qui bénéficie de pouvoirs extrajudiciaires comme pouvait l’être la Gestapo en Allemagne nazie?, s’interroge le journaliste

« Je ne ferais aucun parallèle avec ça. Je n’avais même pas ça en tête, lance-t-il. Quand on parle de police, on parle de pouvoir d’enquête. Alors c’est là où on fait l’expression police politique linguistique. Mais je n’irai jamais, jamais sur le terme que vous employez, car on n’en est pas là du tout. »

Entreprises

Pour ce qui est d’imposer la francisation des entreprises de 26 à 49 employés, M. Tanguay est intraitable : le « fardeau réglementaire » et la « lourdeur administrative » qui en découleraient nuiraient à la productivité.

« Il y a déjà 88 % des PME dont les employés travaillent déjà principalement en français, et ça, c’est le résultat d’un progrès », dit-il, ne voyant pas la nécessité d’encourager davantage la francisation.

« Les résultats démontrent qu’avec la Charte actuelle et avec une approche qui est positive et non coercitive, on atteint de très, très bons résultats, et je pense qu’il fallait continuer dans ce sens-là. »

Questionné à savoir ce qu’il dirait à un citoyen insatisfait des services en français qu’offrent certains commerces, M. Tanguay se fait rassurant.

« Bien souvent, on est gêné justement de le dire aux commerçants, de demander à ce que l’on soit servi en français, répond-il. Pourtant, ils sont tout à fait ouverts à ça, parce que la personne qui vient leur dire, c’est son client, et il ne veut pas le perdre. »

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