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Marie-Victorin et son « Plan Nord »

Leduc-Frenette Samuel - TC Media
Deux ans après avoir implanté un programme qui vise à former des intervenants auprès des travailleurs sociaux au Nunavik (le Nord du Québec), le cégep Marie-Victorin récidive : il a mis sur pied le 1er avril son premier programme de formation destiné aux Inuits qui œuvrent dans le milieu de la psychoéducation.

Cette formation sera dispensée à ceux qui, notamment, interviennent dans les centres de réadaptation et les centres d’accueil du territoire. Le tout, affirme Michel Pruneau, conseiller pédagogique au cégep Marie-Victorin, « pour faire en sorte qu’il y ait de meilleurs services qui se donnent en protection de la jeunesse ».

Les enseignants, tous du Sud, ont des contrats d’une année. Ils sont présents une semaine sur deux dans l’une ou l’autre des 14 communautés inuites présentes autour de la baie d’Ungava ou de la baie d’Hudson.

Ceux-ci sont spécialement engagés par la Régie régionale de la santé et des services sociaux du Nunavik. Ils sont sélectionnés autant pour leurs connaissances en éducation spécialisée que pour celles liées aux réalités autochtones.

En général, les formations sont données par thèmes, c’est-à-dire que leur contenu peut varier d’une visite des enseignants à une autre. Les classes regroupent souvent cinq ou six élèves. Elles peuvent se réunir un peu partout sur le territoire ou, comme c’est souvent le cas, à Kuujjuaq, la capitale administrative et la plus grande ville du Nunavik, où des membres de deux ou trois communautés de l’extérieur se rencontrent pour l’occasion.

Un programme qui a fait ses preuves

Cette formation en psychoéducation suit celle élaborée deux ans plus tôt par le cégep. En 2009, le ministère de l’Éducation, du Loisir et du Sport a approché l’institution afin que celle-ci élabore des cours axés sur le travail social.

Après avoir consulté le directeur général de l’organisme Boscoville 2000 Claude Lévesque, qui a déjà donné de la formation aux Inuits, le cégep a pu présenter une offre de formation à la Régie régionale du Nunavik. Celle-ci a accepté, et s’occupe maintenant de recevoir les formateurs qui séjournent au Nord.

En plus d’élaborer un cursus et d’offrir des cours aux Inuits, les enseignants visent à « fournir un appui professionnel aux travailleurs sociaux du Nunavik lors de rencontres de mentorat » ainsi que de « procéder à l’évaluation et à la reconnaissance des acquis professionnels des Inuits œuvrant en travail social au Nunavik ».

Bien que l’objectif premier du programme soit de mieux former ceux qui interviennent déjà auprès des travailleurs sociaux, ses responsables veulent qu’un jour leurs élèves soient diplômés en technique de travail social.

Les trois partenaires dans l’aventure nordique—Boscoville 2000, la Régie régionale du Nunavik et la Formation continue du cégep Marie-Victorin— n’ont pas dit leur dernier mot. Ils élaborent actuellement deux nouvelles offres de formation : l’une en travail social de première ligne et l’autre en gestion et comptabilité pour les employés de la Régie régionale.

M. Pruneau se dit même ouvert à collaborer avec d’autres communautés, qui s’intéressent au modèle élaboré par le cégep. « On a déjà été approchés par les Cris », révèle-t-il.

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