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Le nouveau redécoupage des circonscriptions fédérales suscite l’inquiétude

Leduc-Frenette Samuel - TC Media
Fini, Honoré-Mercier. S’il n’en tient qu’à la commission responsable du redécoupage électoral pour la province de Québec, cette circonscription qui regroupe Rivière-des-Prairies et Anjou sera éliminée au profit d’un redécoupage dont les frontières seront les mêmes que celles de l’arrondissement Rivière-des-Prairies—Pointe-aux-Trembles (RDP-PAT). Plusieurs citoyens se sont plaints aux élus, et ceux-ci risquent de soulever la question lors d’une consultation publique qui sera organisée par la commission.

Ces changements s’expliquent en partie par le fait que les commissaires qui étudient la question pour le compte d’Élections Canada ont dû ajouter une nouvelle circonscription dans l’île de Montréal. Cela, afin de tenir compte de la croissance de la population dans la métropole.

« Quand on ajoute un comté, c’est clair que toutes les limites tombent sur l’île. Je ne pense pas qu’il y en ait une qui soit restée intacte. C’est la conséquence », indique le juge Jules Allard, qui préside la commission.

En plus d’Honoré-Mercier, les commissaires ont scindé en deux l’actuelle circonscription de La Pointe-de-l’Île, qui regroupe PAT, Montréal-Est et une partie du quartier Mercier, de manière qu’il s’agit essentiellement d’un rebrassage de cartes. D’un côté, RDP et PAT pourraient former la nouvelle circonscription de RDP, et de l’autre, Anjou et Montréal-Est pourraient former celle de Montréal-Est.

« Normalement, ce qu’on veut protéger, c’est [l’intégrité des] municipalités, qui sont les gouvernements de base. Par exemple, il y a les arrondissements [en ville], et en milieu rural, il y a les MRC [municipalité régionale de comté] », mentionne-t-il lorsque questionné à savoir si le regroupement de RDP et de PAT en une seule circonscription est le fruit du hasard.

Il est à noter que les nouvelles limites de cette circonscription excluraient toutefois « la partie située au sud-est du boulevard Henri-Bourassa Est et au sud-ouest du boulevard Saint-Jean-Baptiste et de son prolongement vers le sud-est jusqu’à la limite de ladite ville ».

Ces changements sont uniquement des propositions, et sont susceptibles de prendre une autre forme après que les commissaires auront organisé des audiences pour consulter les citoyens, les élus ou les groupes d’intérêts.

« C’est perfectible. Nous ce qu’on veut, c’est la meilleure carte possible, pour tous les citoyens. On n’est pas là pour s’obstiner avec personne, soutient le juge Allard.

« On n’est pas là pour imposer notre opinion. On est là pour être nourris de ceux qui ont le pouvoir de nous faire des recommandations. De sorte que nous n’excluons rien. »

Les élues en attente

Les élues néodémocrates qui occupent ces circonscriptions ont accepté de se prononcer à demi-mot sur ce qu’elles pensent de ces propositions. Elles confient du même coup avoir reçu des commentaires de gens inquiets.

« Les gens sont inquiets parce qu’ils ne savent plus peut-être dans quelle circonscription ils vont être, lance Ève Péclet, députée de La Pointe-de-l’Île. Pour quelqu’un qui s’identifie beaucoup à un quartier ou à une circonscription, c’est sûr que le sentiment d’appartenance est assez fort. »

Mme Péclet dit avoir tenté de susciter des réactions de la part de ses citoyens sur Internet. La députée d’Honoré-Mercier Paulina Ayala a de son côté envoyé aux citoyens de sa circonscription un prospectus d’information. Elle a reçu plusieurs commentaires depuis.

Elle ne croit pas bon de copier les frontières d’un arrondissement montréalais pour créer une circonscription fédérale. « Si on veut mieux servir les citoyens, on doit prendre en compte le redécoupage au niveau provincial, avance-t-elle. Quand on octroie des subventions, on doit surtout [se fier aux besoins provinciaux]. »

Pour ce qui est du nom de RDP, Mme Ayala émet des réserves. « On va regrouper tout le monde de RDP avec PAT. Mais on ne leur donne pas un nom qui inclut tout le monde », fait-elle remarquer.

Cette proposition vient simplement du fait que la nouvelle circonscription longerait la rivière qui porte le même nom.

Les sièges de ces deux députées seraient-ils en jeu advenant que le redécoupage soit adopté?

« Quand on fait un découpage, si on analyse à partir des élections dernières, on sort gagnant d’un côté ou de l’autre », affirme Mme Ayala.

« Sincèrement, je ne pourrais même pas vous dire », laisse laconiquement tomber Mme Péclet.

Selon la Loi sur la révision des limites des circonscriptions électorales, les élus ne peuvent pas participer à l’élaboration des nouvelles circonscriptions.

La consultation publique aura lieu au palais de justice de Montréal, le vendredi 19 octobre, à 9 h 30.

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