Site Marc-Aurèle-Fortin : des irrégularités connues depuis longtemps
La mairesse avait alors saisi la balle au bond lancée par le vérificateur général Jacques Bergeron, et avait appelé les autorités à mener une enquête à ce sujet.
« Le vérificateur posait des questions très pertinentes sur les transactions qui ont été effectuées à l’époque pour procéder par la suite au développement du terrain, se rappelle Mme Rouleau.
« J’ai vu là matière à enquête et j’ai demandé une enquête policière qui est restée lettre morte. J’ai fait appel au maire [Gérald Tremblay], mais il n’a jamais répondu, au contraire. À la Ville, l’administration de l’époque a plutôt considéré qu’il n’y avait rien à dire là-dessus. »
« Le directeur général [Louis Roquet] de l’époque avait émis un communiqué qui disait que ce n’était pas la business de la Ville que de faire de l’argent par la vente de terrains. Ça a été la seule réponse qu’il a eue. »
Selon la mairesse, la Ville ne semblait pas se demander s’il pouvait y avoir apparence de corruption dans ce dossier.
Ses soupçons ne se sont pas arrêtés là. Après avoir fait son appel, d’autres preuves d’irrégularités lui sont tombées entre les mains.
« Quand je suis entré en fonction, on a continué à faire des recherches et des vérifications et j’ai fait une demande au contrôleur général, dit-elle. Celui-ci a déposé un rapport à l’UPAC [Unité permanente anticorruption]. »
Le contrôleur de la Ville, Alain Bond, a maintenant remis le dossier de la vente du site Marc-Aurèle-Fortin à Opération Marteau, une unité d’enquête de la Sûreté du Québec. Union Montréal, le parti du maire Tremblay, a refusé d’émettre tout commentaire à ce sujet.