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Priorité aux transports en commun, plaide la Table de développement social

Photo: Archives#TC Media

Le manque de transport en commun et l’aménagement du territoire qui favorise l’automobile a de nombreuses répercutions sur la sécurité et la santé des habitants de Rivière-des-Prairies, selon un mémoire déposé par la Corporation de développement communautaire de Rivière-des-Prairies (CDC-RDP) à Commission sur le développement social et la diversité montréalaise.

L’aménagement de Rivière-des-Prairies, comparable à celui «d’une ville de banlieue», serait la source de nombreux problèmes majeurs dans l’arrondissement. Dans son rapport, la Table de quartier évoque des «commerces qui se trouvent dans des secteurs spécifiques, peu accessibles autrement qu’en automobile» et de «grands stationnements qui encouragent ce mode de déplacement». À RDP-PAT, 73% des résidents se déplacent en automobile.

Un enjeu de sécurité
Pour Mathieu Leclerc, directeur de la CDC-RDP, repenser l’aménagement de l’arrondissement devient urgent, notamment pour assurer la sécurité de tous: «Le manque de piste cyclable, par exemple, incite les vélos à rouler sur des voies où les véhicules sont à 70km/h. Ce n’est vraiment pas sécuritaire.»

Sans transport, les habitants de l’arrondissement s’isolent. Pour venir à bout du phénomène, les organismes communautaires mettent en place des solutions: «Cet été, nous avons lancé Aînés actif à vélo dans le but de lutter contre l’isolement des personnes âgées. Un service de navettes à vélo améliorait la mobilité des aînés. Mais il nous faut plus de fonds pour renouveler ce genre d’initiatives.» explique Mathieu Leclerc.

«Il y a des portions de rue où il n’y a même pas de trottoir! Cela n’incite pas vraiment les gens à aller faire leur épicerie à pied.» Mathieu Leclerc, directeur général de la Corporation de développement communautaire de Rivière-des-Prairies

Pas d’accès à une saine alimentation
Le manque de pistes cyclables, le mauvais aménagement des rues et la trop faible fréquence des services d’autobus mis en avant dans le mémoire de la CDCRDP, ont aussi pour conséquence de détériorer l’accès à une saine alimentation.

«À Rivière-des-Prairies, les commerces sont trop concentrés à certains endroits et absents à d’autres. Comme l’IGA et l’Intermarché sur le boulevard Rodolphe-Forget qui sont à 500 mètres l’un de l’autre alors qu’à certains endroits il n’y a rien sur plusieurs kilomètres.» déplore Mathieu Leclerc.

Dans l’arrondissement, 75% des personnes vivant sous le seuil de faible revenu ont un accès nul ou négligeable à des fruits ou des légumes frais dans un rayon de 500m autour de leur domicile. Ce qui fait de Rivière-des-Prairies «le champion du désert alimentaire» rappelle la CDC-RDP.

Dans son rapport, la Table de développement social évoque des initiatives comme le Magasin-Partage – qui distribue des denrées – ou Les Jardins Skawanoti – qui produisent de la nourriture et forment la population à de saines habitudes de vie – qui tentent d’agir en aval et en amont de ce problème d’insécurité alimentaire. Mais elle rappelle aussi que ces projets ont du mal à perdurer, faute de moyens.

Vers une politique de développement social
Ce mémoire de la Table de développement social de Rivière-des-Praires, qui trace ce portrait de l’arrondissement, a été déposé lors de l’une des consultations publiques organisées par la Commission permanente sur le développement social et la diversité montréalaise, mise en place par la Ville de Montréal. Présidée par Benoit Dorais, aussi maire de l’arrondissement du Sud-Ouest, la Commission est chargée d’étudier les dossiers déposés par les citoyens, les organismes ou des établissements sur différents aspects de la qualité du milieu de vie des Montréalais. Le but étant d’établir une politique de développement social par la Ville de Montréal.

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