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La violence trop répandue dans les Centres jeunesse, selon la CSN

Sylvie Théorêt, présidente du syndicat du Centre jeunesse de Montréal.
Sylvie Théorêt, présidente du syndicat du Centre jeunesse de Montréal. Photo: Archives/TC Media

La violence, l’intimidation et les menaces seraient monnaie courante dans les Centres jeunesse de la province, selon le syndicat des employés qui y travaillent.

Une agression armée a eu lieu la semaine dernière au Centre jeunesse Nord de Montréal, dans l’arrondissement Ahuntsic. Deux intervenants ont été blessés, dont l’une a eu un bras fracturé, ce qui a mis à jour un problème important dans ces établissements, selon la CSN.

«Nous avons reçu plusieurs appels de nos membres qui étaient hors d’eux lorsqu’ils ont entendu la direction dire qu’il s’agissait d’un cas isolé. L’intervenante qui se trouve avec un bras dans le plâtre a été victime d’un incident qui pourrait arriver dans n’importe lequel des centres», s’alarme Sylvie Théorêt, présidente du syndicat CSN du Centre jeunesse de Montréal.

La direction avait alors qualifié l’incident de «malheureux», mais aussi d’«isolé», ce qui avait provoqué l’indignation des employés des Centres jeunesse de la province.

«La violence est malheureusement une réalité bien présente dans les centres jeunesse. Et nous avons de moins en moins de moyens pour assurer notre sécurité. Nous devons absolument faire de cette question une priorité et assurer un environnement sécuritaire dans les centres jeunesse », ajoute Mme Théorêt.

Si des accusations criminelles ont été portées à l’endroit de l’homme qui a attaqué les deux intervenants, les cas de violence ne sont pas toujours rapportés, confirme la présidente.

«Cela fait 41 ans que je travaille dans le milieu et je sais qu’il est parfois difficile de dénoncer cela, parce que les intervenants ne veulent pas nuire aux enfants dont les parents ont des comportements déplacés. Les employés en endurent beaucoup», insiste Mme Théorêt.

Budget

De plus, le syndicat dénonce les politiques d’austérité comme étant à l’origine du manque de sécurité dans ces établissements qui viennent en aide aux jeunes en difficulté. Les centres jeunesse ont en effet subi des compressions budgétaires de près de 14 M$ seulement l’an dernier, selon la CSN.

«Des efforts budgétaires ont été demandés à l’ensemble du réseau de la santé et des services sociaux. Rappelons que nous avons réduit la bureaucratie de 220 M$ dans le réseau de la santé et des services sociaux ce qui nous a permis d’investir 58 M$ supplémentaires pour notre programme Jeunes en difficulté», a fait savoir le cabinet de la ministre Lucie Charlebois, responsable à la Réadaptation, à la Protection de la jeunesse, à la Santé publique et aux Saines habitudes de vie.

Dans un courriel adressé à TC Média, l’attachée de presse de la ministre rappelle que les établissements doivent mettre en place des normes et pratiques en matière de mesures de sécurité pour assurer la santé et sécurité des intervenants.

«Découlant des diverses lois du travail, des conventions collectives ou encore des normes d’Agrément, les établissements ont l’obligation d’assurer la santé et sécurité de leurs employés», souligne Biance Boutin, attachée de presse de Mme Charlebois.

Cependant, selon la direction des Centre jeunesse aucun compromis sur la sécurité des employés n’a été fait et il n’y a eu aucun retrait d’agent de sécurité dans les installations.

De plus, un centre opérationnel d’unité de patrouille disponible 24h/24, sept jours par semaine, a été mis en place depuis la réorganisation et de la fusion des établissements au printemps 2015, informe la direction.

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