Élections fédérales: les candidats de Hochelaga se prononcent sur la prostitution

Dans le cadre de la campagne électorale fédérale, TC Media interpellera les candidats des circonscriptions montréalaises sur des enjeux locaux. Cette semaine, les candidats se penchent sur la prostitution. Depuis décembre dernier, la loi fédérale encadrant la prostitution a été modifiée. La prostitution étant très présente dans Hochelaga, quelle solution proposez-vous pour améliorer la cohabitation entre les différents citoyens de Hochelaga?*

Marjolaine Boutin-Sweet, candidate pour le Nouveau parti démocratique
La prostitution est un enjeu complexe auquel il n’y a pas de réponse simple. Les lois et règlements municipaux ne feront pas disparaître à eux seuls la traite de personnes, l’exploitation sexuelle et la prostitution. Ma priorité est la sécurité et la vie de toutes les femmes.

La Cour suprême a conclu que la prostitution dans la clandestinité met en danger la sécurité et la vie des personnes. Or, la nouvelle loi conservatrice continue de criminaliser ces personnes.

Dans Hochelaga, les irritants vécus par les résidents proviennent en grande partie de personnes intoxiquées et de clients insistants. Avec les organismes, j’ai contribué à ouvrir des services de première ligne et fait parvenir des guides de ressources aux citoyens.

Le NPD soutient également les sites d’injection supervisée (SIS), qui sauvent des vies et sortent des gens de la toxicomanie. Un SIS dans Hochelaga-Maisonneuve contribuerait à réduire les irritants de la narco-prostitution.

Simon Marchand, candidat du Bloc québécois
J’habite dans Hochelaga depuis plus de sept ans. J’ai donc pu me rendre compte de cette réalité qu’est la prostitution dans notre quartier.

Je crois fermement que, bien que l’on puisse être interpellé et parfois choqué par cette dure réalité, il faut savoir être empathique envers les travailleurs et les travailleurs du sexe. Nous devons leur apporter des services appropriés.

À l’opposé de l’approche légaliste du gouvernement Harper qui criminalise désormais les clients et non plus les travailleuses et les travailleurs du sexe, il faut faciliter la concertation entre les différents acteurs. On doit impliquer les commerçants, les citoyens, les organismes communautaires et les services de police afin de se doter d’outils efficaces pour améliorer notre vivre-ensemble.

Ce n’est qu’en s’attaquant à la racine du problème qu’on pourra réduire le phénomène de la prostitution; en combattant la pauvreté, les dépendances de toutes sortes, l’exclusion et la détresse humaine.

Marwah Rizqy, candidate du Parti libéral du Canada
Le PLC s’est opposé au projet de loi conservateur relatif à la prostitution, qui n’en fait pas assez pour protéger les personnes et les communautés.

Nous croyons que le cadre juridique devrait faire en sorte que les prostitué(e)s ne soient pas mises en arrestation pour cause de sollicitation et puissent travailler dans des lieux les plus sécuritaires possibles. Il faut sortir les prostitué(e)s des maisons de crack et de la rue tout en favorisant la réinsertion sociale.

Pour ce faire, je souhaite que le fédéral participe au financement de logements supervisés pour les prostituées qui souhaitent s’en sortir et des groupes de soutien communautaire sur le terrain. Nous devons également mieux travailler avec les forces de l’ordre afin que les lois existantes soient réellement appliquées, que ce soit au niveau de la violence, des abus sexuels ou du harcèlement. Il est temps de travailler tous ensemble sans partisannerie.

*Par souci d’équité, nous avons offert à chaque candidat des partis présents aux débats de nous répondre à nos questions en 150 mots dans le cadre de notre couverture électorale. Toutefois, au moment d’écrire ces lignes, nous avons tenté de contacter le candidat conservateur Alexandre Dang, mais sans succès. De plus, le Parti vert du Canada n’a pas de candidat officiel dans Hochelaga.