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Un couple vit depuis une semaine avec un trou donnant sur l’extérieur de son appartement

Photo: Mario Beauregard/Métro

Un locataire d’un immeuble de Rosemont affirme vivre un enfer depuis la semaine dernière, puisque son plafond s’est effondré et qu’un trou donne sur l’extérieur du bâtiment, laissant infiltrer l’eau.

Selon David Asselin, qui habite l’appartement de la rue Charlemagne avec sa conjointe, le trou s’est formé mardi dernier. Il lui a été impossible de le faire réparer, puisque son propriétaire se retrouvait à l’extérieur du pays et qu’il était impossible de le rejoindre.

Lors d’une visite sur les lieux, dimanche après-midi, pendant de fortes averses, Métro a pu constater que l’eau coulait du plafond. Du couloir de l’appartement, on pouvait voir la lumière du ciel filtrer par le trou en question, à quelques centimètres d’un luminaire.

M. Asselin a fait parvenir à Métro une vidéo captée mercredi dernier, où on voit l’eau couler à flots dans son appartement.

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Il affirme que son propriétaire a quitté le pays il y a deux semaines sans laisser de contact d’urgence. Il a finalement réussi à le contacter par courriel ce week-end. Le propriétaire avait indiqué à M. Asselin qu’il serait de retour dimanche, mais, lundi, le locataire n’avait toujours pas eu de nouvelles.

«Je suis épuisé, je suis à bout. Pour vrai, c’est de pire en pire. C’est quasiment pire de savoir qu’il est revenu et qu’il ne nous répond pas, je me demande vraiment où on s’en va avec tout ça, a affirmé à Métro M. Asselin, lundi. Dans l’immédiat, je ne peux rien faire. Je suis au travail, j’essaie de me concentrer.»

Exaspéré, il a tenté de contacter la Ville, la Croix-Rouge et même les pompiers pour tenter d’obtenir de l’aide, en vain.

Logement insalubre Rosemont trou plafond

M. Asselin affirme avoir entrepris des démarches pour se trouver un nouveau logement. «Tout ce qu’on veut, c’est qu’un inspecteur déclare le logement impropre à l’habitation pour qu’on puisse lever le camp en toute légalité. D’ici là, c’est un stress nerveux», se désole-t-il.

En matinée mardi, le propriétaire, Éric Villiard, a contacté Métro. Il affirme avoir été en vacances dans un petit village en Italie où il n’avait pas accès à internet. De plus, un de ses vols de retour a été retardé, ce qui fait qu’il est revenu une journée plus tard que prévu à Montréal.

M. Villiard a assuré qu’il a parlé à M. Asselin et qu’il a entrepris des démarches pour régler le problème dès qu’il a été mis au fait de la situation. Un couvreur et un contracteur ont été contactés, et le trou devrait être réparé d’ici jeudi matin, dit-il.

«Je comprends la situation, c’est extrême. Mais ce n’est pas de la négligence. Je suis parti en vacances deux semaines, et c’est ce qui est arrivé, s’est-il désolé. Ça doit être réparé le plus vite possible. Je ne laisserai pas le soleil passer par le plafond.»

Logement insalubre-01068

Le propriétaire juge qu’il s’agit d’un malheureux concours de circonstances qui a eu lieu pendant son absence, mais ne croit pas qu’il n’ait été négligent.

«[M. Asselin et sa conjointe] sont bien corrects. Et moi, j’essayais de faire mon possible aussi pour être correct. Ça a l’air qu’ils ne sont pas satisfaits. Je comprends. Si j’avais un trou chez moi depuis une semaine, je comprendrais. Mais, un moment donné, j’ai le droit de prendre des vacances moi aussi, et ça a adonné là», lance-t-il.

Recours

Selon la Régie du logement, un locataire peut effectuer des travaux si son propriétaire n’est pas disponible pour régler un problème urgent. Le propriétaire doit ensuite rembourser les frais encourus.

Le propriétaire de l’appartement, Éric Villiard, estime que le locataire, David Asselin, aurait pu utiliser ce recours pour régler le problème. «Il aurait pu prendre les recours auxquels il a droit. Mais je comprends que ce sont de gros recours et que ce n’est pas ce qu’il veut faire. Je ne suis pas en train de le blâmer de ne pas avoir appelé un couvreur», assure M. Villiard.

«Oui, oui, je vais faire réparer la toiture pour 10 000$ et ensuite je vais attendre qu’on me rembourse, répond ironiquement M. Asselin. Je n’en ai pas les moyens.»

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