Soutenez

Un hangar qui vaut 50 M$

L'incinérateur des Carrières reste sans projet de développement depuis 1993.
L'incinérateur des Carrières reste sans projet de développement depuis 1993. Photo: Emmanuel Delacour/TC Media

L’incinérateur de la rue des Carrières, dont la valeur immobilière est de 50 M$, ne connaît d’autre utilité que celle d’un hangar pour les services de la voirie de Montréal depuis plus de 20 ans.

L’édifice phare de Rosemont – La Petite-Patrie, dont les deux cheminées peuvent être aperçues partout dans la métropole, a cessé ses activités en 1993.

En se rendant sur place, TC Media a pu constater le mauvais état des lieux. Une grande partie des fenêtres donnant sur la rue des Carrières sont fracassées et certaines des portes de garage y sont placardées. Les graffitis et la peinture défraîchie semblent dominer l’intérieur du bâtiment.

Pourtant, selon le registre foncier de la Ville de Montréal, le terrain est évalué à 24 075 400$ et l’édifice vaudrait quant à lui 26 973 600$.

Un projet de reconversion avait été mis sur la table par le l’entreprise Cathédrale verte en 2015. Toutefois, l’idée de créer des jardins suspendus sur le site est en «veilleuse», selon Nicolas Vézeau, président de l’entreprise.

«Nous devons trouver un terrain d’entente avec la ville-centre afin de louer la Cathédrale durant 34 ans. Pour l’instant, on a peu de collaboration de leur part», souligne M. Vézeau.

En effet, à part la décontamination prévue, «aucun projet de développement n’a été retenu» pour le site, informe Jacques-Alain Lavallée, chargé de communications à la Ville de Montréal.

Au début des années 2000, il y eut suggestion d’emménager le projet du complexe sportif Taz à l’intérieur des murs de l’incinérateur, mais cette idée fut abandonnée, car les contraintes liées à la décontamination étaient trop importantes.

La petite histoire du bâtiment

Le terrain sur lequel se trouve actuellement l’édifice a longtemps été utilisé à des fins d’élimination des ordures.

Durant les années 1910, les incinérateurs domestiques sont perçus comme étant désuets et dangereux, et il faut trouver une solution aux dépotoirs qui sont de plus en plus en demande. On construit donc en 1931, le premier grand incinérateur de la Ville de Montréal sur la rue des Carrières.

Si l’activité économique que ce nouveau centre apporte au secteur est d’abord bien reçue, les résidents se rendent rapidement compte des effets néfastes de la fumée qui s’en dégage sur leur santé.

Par souci pour la santé publique, un nouvel incinérateur est construit en 1975, dont on vante les mérites et la modernité. Malheureusement, les émanations sont encore jugées nocives pour la population locale. Le site cesse donc ses activités en 1993.

Articles récents du même sujet

Mon
Métro

Découvrez nos infolettres !

Le meilleur moyen de rester brancher sur les nouvelles de Montréal et votre quartier.