Soutenez

Repenser l'aide alimentaire avec l'épicerie solidaire

Tranchemontagne Daphnée - TC Media
Depuis quelques années, le prix des aliments ne cesse d’augmenter, faisant en sorte que de plus en plus de gens, y compris des travailleurs de la classe moyenne, peinent à boucler leur budget, lorsque vient le temps de faire les courses. Afin d’offrir une alternative à l’aide alimentaire traditionnelle, le groupe Ensemble dans l’action a mis sur pied une épicerie solidaire à la salle communautaire des Habitations Rosemont.

L’initiative a finalement vu le jour au début du mois d’octobre, après deux ans et demi de travail acharné.

« Nous sommes allés dans les banques alimentaires pour proposer aux gens qui les fréquentent de créer un projet autour duquel ils pourraient se mobiliser. Un comité de citoyens s’est formé et a choisi cette formule pour lutter contre la pauvreté, l’exclusion sociale et l’insécurité alimentaire », explique Émilie Jornet, chargée de projet.

Faire l’épicerie, une question de dignité

Le but : favoriser l’enpowerment des personnes à faibles revenus en brisant la dynamique des banques alimentaires où l’aide est axée sur les dons. Se basant sur le pouvoir d’achat collectif, l’épicerie solidaire propose plutôt de faire des achats en gros pour permettre aux participants de faire leurs propres achats tout en bénéficiant de prix avantageux.

« Il y a vraiment une volonté de redonner leur dignité aux gens. Même s’ils vivent des difficultés financières, ils ont la possibilité de faire leurs achats et de choisir ce qu’ils veulent.

« On essaie d’offrir des produits à moindre coût. C’est comme si on était un magasin avec des spéciaux tous les jours. Pour ce faire, on fait affaires avec des grossistes. On a aussi des partenariats avec des commerces et des organismes du quartier. On a une pharmacie qui nous avise lorsqu’il y a des aubaines qui s’en viennent; elle commande alors un plus gros inventaire qu’elle nous met de côté. On revend ensuite les différents produits au même prix, sans faire de marge de profit », explique-t-elle.

Sur les étals de l’épicerie solidaire, on retrouve des aliments non-périssables et des fruits et légumes frais, mais aussi des produits d’hygiène, comme des barres de savon, du shampooing, de la pâte à dent, du papier de toilette ou encore des couches pour bébés.

« Quand tu as de faibles revenus, tu peux minimiser tes achats de produits d’hygiène, mais tu ne peux pas couper dans la nourriture, car tu as besoin de manger. On réalise donc que tout ce qui touche les soins personnels, ça se vend super bien », fait valoir Mme Jornet.

Horaire et critères d’admissibilité

L’épicerie est ouverte les premier et troisième jeudis du mois, de 13 h à 19 h, au 6180, 19e avenue.

Pour pouvoir en bénéficier, il faut en être membre (frais d’inscription : 5 $ par année), avoir un faible revenu et habiter Rosemont.

«C’est un service qui aide les personnes en difficultés financière. On a fait le choix de ne pas demander de pièces justificatives (preuve de revenu), parce qu’on estime qu’une personne qui travaille au salaire minimum avec deux enfants à sa charge peut être une personne dans le besoin, au même titre qu’une personne seule sur le bien-être social.

« Par contre, on demande une preuve de résidence, car notre service s’adresse à ceux qui habitent Rosemont, soit entre les rues Sherbrooke, D’Iberville, Bélanger et le boulevard Lacordaire », précise-t-elle.

Même si l’initiative en est encore à ses premiers balbutiements, elle est très populaire auprès des gens du quartier.

« La première journée, il y a 58 personnes qui sont venues. On évalue pouvoir répondre entre 75 et 100 personnes par jour, avec notre inventaire qui, à ce jour, oscille autour de 2000 $.

« Il y a une limite quant à la quantité d’un même produit que les gens peuvent acheter, en fonction de la composition de leur foyer. Une famille nombreuse n’aura pas les mêmes restrictions qu’une personne seule », illustre Mme Jornet.

Pour en savoir plus sur l’épicerie solidaire ou faire un don, on communique avec le 514 727-4444, poste 239 ou on visite sa page Facebook http://on.fb.me/H72dVp.

Articles récents du même sujet

Mon
Métro

Découvrez nos infolettres !

Le meilleur moyen de rester brancher sur les nouvelles de Montréal et votre quartier.