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On a mis quelqu’un au monde on devrait peut-être l’écouter

Changer le monde!
Un énoncé si court et pourtant si grand. C’est là le but que se sont donné les plus grands de notre monde. Quand, lors de notre cours de géographie de 5e secondaire, notre professeur nous a demandé de rédiger un texte sur comment nous pensions pouvoir changer le monde, la réponse nous  sembla plus grande que nous. Changer le monde! Comment, alors âgés de 17 ans, pouvons-nous imaginer réussir où tant ont échoué et échouent encore? La marche semble tellement haute quand on voit ce qui survient tous les jours. Les plus grandes instances gouvernementales façonnent, à leur gré, le portrait d’un monde qui nous appartient à nous aussi. Nous ne sommes que deux petits grains de sable, perdus au milieu d’un vaste désert, qui cherchons à savoir comment nous pouvons changer les choses pour rendre meilleur notre futur ainsi que celui de  milliards d’autres personnes.

La guerre, la violence, le viol, le sang, la corruption sont des mots qui représentent la laideur de l’homme. Chaque jour, dans les journaux, à la télévision ou sur internet, cette triste fatalité nous frappe. Le monde peut être laid, très laid. À titre d’exemples, Kony, cet Ougandais qui kidnappe des enfants pour en faire des soldats, la situation invivable au Darfour, le Printemps arabe en Tunisie, en Égypte, en Libye, au Barheïn, au Yémen et encore aujourd’hui, en Syrie, font partie de nos réalités même si des milliers de kilomètres nous séparent de ces représentations d’horreur qui assombrissent notre monde. Comment faire pour changer les choses? Seuls, nous devons nous rendre à l’évidence, nous ne pouvons rien. Par contre, le Printemps arabe a démontré au monde entier que lorsqu’un groupe veut vraiment un changement, tout est possible. C’est l’ampleur du mouvement qui fait sa force. En plus, c’est la jeunesse qui a déclenché tout cela. Les jeunes arabes ont voulu défendre leur avenir et ils ont entrepris une révolution historique. Il y a là une preuve que nous, les jeunes, pouvons aussi jouer un rôle prépondérant pour construire une société d’égalité et de droit. Les jeunes peuvent être de grands penseurs et de solides défenseurs des droits humains, ils peuvent se soulever avec la même détermination que n’importe quels adultes. Au Québec, nous vivons le «printemps érable» comme certains l’écrivent. La relève se soulève non seulement contre une augmentation des frais de scolarité, mais aussi contre un gouvernement et une société corrompus et mal gérés. En annonçant cette hausse, Jean Charest a insulté les étudiants, sous-estimant leur force et leur détermination à se soulever contre sa gouvernance crasse et injuste.   Le combat des étudiants québécois dépasse maintenant les frontières du Québec, on en parle de New-York à Paris, en passant par l’Islande.

Que ce soit dans les pays arabes ,au Québec ou ailleurs, dans des contextes diamétralement opposés, les jeunes ont pu prouver au monde entier qu’ils existaient non pas comme témoins mais comme acteurs. L’avenir des sociétés est entre leurs mains puisque les actions posées aujourd’hui auront un impact incontesté sur leur futur. C’est en revendiquant ce qui nous tient à coeur que nous prendrons possession de la plume qui nous permettra d’écrire notre histoire. 

Alors dorénavant, quand on nous posera la question «comment  pouvez-vous changer le monde?», nous répondrons que le monde est ce qu’il est, dans toute sa beauté et toute sa laideur, que nous ne pouvons pas le changer du tout au tout,  mais que lorsque l’on croit en quelque chose, il ne faut pas se taire et se contenter de subir. Il faut au contraire se battre et défendre ses idées. Lorsque nous sommes nombreux à partager la même colère et les mêmes désirs, il n’est pas facile de nous arrêter. Nous sommes peut-être jeunes, mais, partout, sur tous les continents, nous prouvons par nos actes que nous sommes forts, intelligents et revendicateurs de ce qui est juste. Nous portons le flambeau de l’avenir. Portons le bien haut et fièrement et ne laissons personne tenter d’éteindre notre feu, notre lueur d’espoir.

Un texte de Thomas Gélinas et Antoine Brisson, étudiants du Collège Jean-Eudes

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