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Une garderie voisine d’un salon de massage érotique

Beauchemin Philippe - TC Media
Une nouvelle garderie ouvrira ses portes dans quelques semaines au coin des rues Saint-Zotique Est et Marquette. L’arrondissement a en effet approuvé l’occupation du local vacant situé à cet endroit, même si ce dernier est voisin d’un salon de massage érotique.

Un simple mur mitoyen sépare les deux endroits qui ont leur porte d’entrée respective sur Saint-Zotique. À l’est du bâtiment de trois étages, où l’on retrouve également des appartements aux étages supérieurs, on retrouve le salon de massage Venus, anciennement Babi-O-Spa. À l’ouest, la garderie Les Amis du lapin magique ouvrira bientôt ses portes dans ce qui était, jusque-là, le local de l’Église chrétienne des Aigles de Dieu.

Il ne s’agit pas du seul endroit dans Rosemont – La Petite-Patrie où l’on retrouve cette proximité entre deux services aussi distincts.

Sur le terrain, Le Journal de Rosemont – La Petite-Patrie a constaté d’autres cas similaires. Ainsi, on retrouve « les plus chaud (sic) belles filles asiatiques en ville » dans un spa situé sur Rosemont, tout juste en face d’une garderie et d’une résidence pour personne âgée, de même qu’un spa au coin de Christophe-Colomb et Saint-Zotique, où l’on offre un « massage complet », et ce, à une rue seulement d’une garderie.

D’autres salons de massage ou spas érotiques sont également visibles sur certaines rues de RPP, souvent situés dans le bas d’un immeuble résidentiel.

À l’arrondissement, on est conscient de ce « mélange des genres », mais on laisse savoir que rien dans les règlements municipaux ne l’interdit.

« On délivre les permis d’occupation, mais nous ne gérons pas l’illégalité, dit le chargé des communications, Serge Fortin. À partir du moment où la demande pour occupation commerciale est acceptée, qu’elle répond aux critères en vigueur, on ne retourne pas pour vérifier si tout ce qui se déroule dans l’établissement en question est légal. On est conscient qu’il peut y avoir des illégalités, que les activités réelles peuvent être différentes de ce pourquoi on a délivré le permis, mais à ce moment-là, c’est au service policier de gérer la situation. Nous, on n’a pas ces pouvoirs. »

Intervention policière

Du côté du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM), on assure ne pas tolérer la présence des salons de massage érotique, mais qu’à cause du nombre, « on se doit d’agir et d’intervenir par priorité. »

« Il y a en a tellement sur le territoire. On doit donc prioriser nos actions. On va intervenir avant tout dans les endroits où l’on sait qu’il y a des mineurs ou des personnes qui sont forcées d’y travailler. Mais pour intervenir, il nous faut des informations ou des plaintes émanent des citoyens. Et ça, on n’en a pas des tonnes. Il faut comprendre qu’il est très rare qu’un client ou une masseuse porte plainte pour acte sexuel. C’est ce qu’on appelle un crime sans plaignant », informe Ian Lafrenière, relationniste au SPVM.

Mis au fait de la présence d’une future garderie à quelques mètres d’un salon de massage érotique, le député provincial de Gouin, Nicolas Girard, porte-parole en matière de famille pour le Parti québécois, se questionne. « Avant d’octroyer le permis, le ministère, ses inspecteurs, aurait dû vérifier la localisation de l’endroit en question. À côté d’un salon de massage érotique, ce n’est pas le meilleur endroit pour installer un service de garde. Je me pose de sérieuses questions sur la localisation. Et je suis persuadé que les parents qui utiliseront les services de ce lieu peuvent se poser des questions également. »

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