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Graffitis: lutter contre un mal récurrent

La lassitude commence à se faire sentir dans Rosemont–La Petite-Patrie. Citoyens et commerçants sont fatigués de devoir côtoyer des graffitis toujours plus présents. L’arrondissement et la police comptent mettre les bouchées doubles pour endiguer le phénomène.

«Il y a une problématique qui est en hausse depuis deux ans dans l’arrondissement», reconnaît le maire, François Croteau.

Ce que confirme également Roberto Tassinario, directeur général de la Société de développement commercial (SDC) Petite-Italie – Marché-Jean-Talon.

«Les locaux vacants sont les premiers visés. Le phénomène est en augmentation sur les domaines public et privé. Or, garder le quartier propre est très important pour un secteur commercial», note-t-il.

Sur la Plaza, le ras-le-bol des commerçants est unanime. «C’est pas compliqué, il y a juste à se promener pour voir que ça augmente, notamment depuis le début de l’année», indique Mike Parente, directeur général de la SDC Plaza Saint-Hubert.

Façades, bancs, panneaux, camions, le moindre espace libre attire.

«C’est réparti dans tout l’arrondissement, mais les graffiteurs font cela où c’est visible. Les grands axes comme Beaubien ou Rosemont sont les plus touchés», explique Timothée Hemmer, coordonnateur de Tandem Rosemont–La Petite-Patrie.

Sur la Promenade Masson, les méfaits se multiplient dans les ruelles.

«C’est incroyable comme il y en a, témoigne Doris Laflamme, directrice de la SDC Promenade Masson. Ça revient tous les ans, mais je ne sais pas ce que l’on va pouvoir y faire.»

Trouver des solutions

Un protocole a été signé récemment entre l’arrondissement et les postes de quartier (PDQ) 44 et 35. Il prévoit un durcissement des mesures coercitives.

L’amende pour les graffiteurs interpellés est maintenant de 1000$ contre 100$ auparavant. S’ils sont mineurs, l’arrondissement pourra se tourner contre leurs parents. Le protocole prévoit aussi l’imposition de travaux communautaires.

«Cela faisait longtemps que l’on attendait une action dans notre secteur, explique M. Tassinario. Personnellement, je suis content que les parents assument aussi et que leurs enfants puissent effacer ce qu’ils ont fait.»

Les policiers ont également renforcé leur présence cet été sur la Promenade Masson. Du côté de la Plaza, le PDQ 35 prévoit une surveillance accrue de l’artère commerciale dans les prochains mois.

Les graffitis n’épargnent pas le domaine privé non plus. Cette année, l’arrondissement a décidé de confier le nettoyage à Tandem Rosemont–La Petite-Patrie. Un budget de 140 000$ a été octroyé par l’administration rosemontoise. Quelque 500 interventions ont été faites jusqu’à maintenant. «C’est la première année que l’on procède de cette manière. Il va y avoir des ajustements à faire, mais je pense que l’on va réussir à diminuer considérablement les graffitis», souligne M. Croteau.

L’art mural comme outil de dissuasion?

Rosemont–La Petite-Patrie compte actuellement cinquante murales, cinq dans des parcs et le reste dans des ruelles vertes.

Des projets mis en place depuis 2011 et qui ont coûté, au total, 142 500$.

À savoir si les murales sont un bon outil de lutte, le maire préfère s’abstenir de tout commentaire, ne préférant pas «donner d’indication» sur les actions mises en place pour contrer ces méfaits.

«Les murales en font partie, mais il y a plusieurs actions à prendre pour faire diminuer le nombre de graffitis», rapporte le coordonnateur de Tandem Rosemont–La Petite-Patrie.

Plusieurs murales de l’arrondissement ont déjà été dégradées. Sur certaines cependant, un vernis de protection est appliqué. Mais toutes ne sont pas protégées, le prix du produit étant très coûteux.

L’arrondissement souhaite tout de même poursuivre dans cette dynamique. De nouvelles murales seront réalisées au printemps prochain, dans les ruelles vertes. Une autre sera également créée avec l’appui d’une maison de jeunes de l’arrondissement.

À voir la carte des murales créées dans Rosemont–La Petite-Patrie depuis 2011.

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